Le Canada étudiera «de façon rigoureuse» toute nouvelle demande de la France d'extrader le Libano-Canadien Hassan Diab, renvoyé devant une cour d'assises pour l'attentat de la rue Copernic en 1980, a déclaré ce mardi 25 mai le Premier ministre Justin Trudeau.
«Si on reçoit une demande d'extradition de la France, ça va être analysé de façon rigoureuse et en bonne et due forme», s'est contenté de répondre Justin Trudeau lors d'un point presse.
En matière d'extradition au Canada, un juge rend sa décision à l'issue d'un processus souvent long, mais le dernier mot revient au ministre de la Justice, qui peut s'y opposer.
Renvoi devant une cour d'assises
La semaine dernière, la justice française a validé le renvoi de M.Diab devant une cour d'assises pour l'attentat qui a fait 4 morts et 46 blessés près d'une synagogue à Paris.
Dans la foulée, la défense et les soutiens de Hassan Diab, 67 ans, ont une nouvelle fois appelé Justin Trudeau à mettre un terme à «cette erreur judiciaire» en refusant de l'extrader une deuxième fois vers la France.
M.Diab, qui n'a cessé de clamer son innocence, avait été extradé vers la France en 2014. Il est retourné au Canada dès sa sortie de prison après un non-lieu accordé en janvier 2018, au terme de trois ans de détention provisoire.
En juin 2018, M.Trudeau avait apporté son soutien à l'universitaire installé à Ottawa, estimant que «ce qui lui est arrivé n'aurait jamais dû arriver».
Après la décision de la Cour de cassation de le renvoyer devant une cour d'assises, le ministère canadien de la Justice avait estimé qu'il serait «inapproprié de spéculer sur toute demande potentielle d'extradition du Dr Diab vers la France».
Au Canada, «les extraditions sont menées conformément à la Loi sur l'extradition, aux traités internationaux et à la Charte canadienne des droits et libertés», ajoutait-il dans un communiqué.