C’est avec la tête froide que l’Occident devrait évaluer la situation autour de l’avion de Ryanair, estime le ministère russe des Affaires étrangères.
«Nous exhortons nos partenaires occidentaux à s’abstenir de recourir au "deux poids deux mesures" et à évaluer la situation d’une manière lucide et sans émotion en se basant sur les informations disponibles et en coordination avec les autorités aériennes biélorusses qui font preuve d’ouverture», déclare le communiqué.
Et de rappeler que, face à des événements similaires ayant précédemment eu lieu dans d’autres pays, les pays étrangers et les organisations internationales telles l’UE, l’Otan et l’OSCE, avaient réagi différemment. Moscou mentionne notamment l’année 2012, lorsqu’un vol Moscou-Damas a été forcé à atterrir en Turquie -Ankara avait alors dépêché des chasseurs. En outre, est-il rappelé, des avions biélorusses ont également fait l’objet d’atterrissages forcés -c’est le cas de l’appareil de Belavia qui après avoir décollé de Kiev a été contraint de retourner à son aéroport de départ alors qu’il se trouvait déjà à 50 km de l’espace aérien biélorusse et ce car un militant anti-Maïdan se trouvait à son bord.
«Toutes les actions mentionnées ont été commises sciemment en violation des normes du droit international. La réaction de l’Occident a été pratiquement inexistante, aucun coupable n’en a répondu», a rappelé le ministère russe.
Tollé autour de Ryanair
Un vol de Ryanair, reliant Athènes à Vilnius, en Lituanie, a effectué un atterrissage d’urgence suite à une alerte à la bombe, qui s’avérera fausse. Les défenseurs des droits de l’homme ont annoncé que Roman Protassevitch, ancien rédacteur en chef de la chaîne Telegram Nexta, considérée comme extrémiste en Biélorussie, se trouvait à son bord. Lors du contrôle à l’aéroport de Minsk, ce dernier a été interpellé. Une action pénale a été initiée à son encontre, entre autres pour «organisation de troubles de masse» et il risque jusqu’à 15 ans de prison.
Ce n’est pas la première fois qu’un avion est forcé à se poser. Parmi les cas les plus retentissants, il convient de mentionner l’atterrissage en 2013 à Vienne de l’appareil d’Evo Morales, alors Président bolivien. Les autorités autrichiennes ont perquisitionné l’appareil en dépit de l’immunité présidentielle. La cause? La suspicion de la présence à bord de l’ex-agent de la CIA Edward Snowden.