YouTube supprime une vidéo critique sur le 3e confinement: un nouveau coup de pression sur Sputnik?

Une vidéo dans laquelle le scientifique et entrepreneur Idriss Aberkane a critiqué au micro de Sputnik les mesures sanitaires prise en France lors du 3eme confinement a été supprimée par YouTube. Et ce cas de censure ou de restrictions est loin d’être isolé.
Sputnik

Évoquant une «violation des règles de la plateforme», YouTube a supprimé une interview d’Idriss Aberkane publiée par Sputnik France début mai et portant sur le 3e confinement.

«Être obligé d’avoir une attestation pour quitter la maison est une violation flagrante des libertés, a déclaré l’intervenant. Eh bien, YouTube considère comme étant une violation le fait que nous ayons publié une vidéo où une opinion ne correspond pas à la position officielle des autorités», estime la rédaction de Sputnik France.

Dans la séquence, vue près de 112.000 fois et qui est toujours disponible sur notre site, le conférencier spécialiste de l’économie de la connaissance a mis en doute l’efficacité du confinement face au SARS-CoV-2. D’après lui, le gouvernement français s’agitait pour «donner l’impression» de faire quelque chose.

Il a partagé entre autres l’avis selon lequel la France vivait sous une dictature sanitaire car «jamais depuis le début de la Ve République, les libertés fondamentales des Français n’ont été aussi restreintes».

Les géants des réseaux sociaux font pression

Fin avril 2021, le régulateur russe des communications, le Roskomnadzor, a fait savoir que pour la seule année 2020, YouTube a neuf fois restreint l’accès aux comptes de médias russes et trois fois leurs vidéos. En 2021, trois comptes et cinq vidéos, dont ceux de Sputnik et RT, ont été soumis à ces restrictions.

Pour Maria Zakharova, Google et consorts «se déchaînent»

Le régulateur russe a envoyé le 22 mai une lettre à la direction de Google, propriétaire de YouTube, demandant à lever les mesures imposées sur la vidéo de l'interview d’Idriss Aberkane.

Mais YouTube est loin d’être la seule plateforme à restreindre ou à supprimer les contenus de Sputnik.

Twitter a par exemple accolé à Sputnik la mention «Média affilié à un État, Russie», ce qu’il n’a fait pour aucun des médias publics français, pas plus que pour par exemple AJ+, appartenant pourtant au Qatar. Cette mention restreint massivement la visibilité des publications.

De même pour Instagram, qui a lui aussi accolé cette mention à Sputnik, ou encore Facebook, qui a à de nombreuses reprises envoyé des «strikes» visant la page Sputnik France en dénonçant de la «désinformation» sur des articles basés sur des études universitaires ou sur des propos d’intervenants. Ces mises en garde réduisent elles-aussi l’accès aux publications de Sputnik France et sa visibilité.

Le cas de l’Élysée

Ceci sans compter la pression politique exercée directement par certains gouvernements, la France en tête. En effet, Emmanuel Macron a à plusieurs reprises, publiquement, critiqué Sputnik France, l’accusant notamment d’avoir été un organe de manipulation des Gilets jaunes. Ce que les services spéciaux ont réfuté par la suite.

Depuis son arrivée au pouvoir, les journalistes de Sputnik se voient refuser toute accréditation par l’Élysée, peinant donc à exercer librement leur métier. Malgré les nombreuses demandes du gouvernement russe visant à mettre fin à cette situation, aucune ligne n’a bougé.

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