L’Inde exige que l’expression «variant indien» du Covid soit rayée des réseaux sociaux

Les autorités indiennes ont demandé aux réseaux sociaux d’enlever tout contenu mentionnant le «variant indien» du Covid-19 ou associant la souche B.1.617 à l’Inde dont l’image est concernée. Une requête difficile à réaliser techniquement et qui ne peut guère remédier à une situation sanitaire critique dans le pays.
Sputnik

Le ministère indien de l’Électronique et des Technologies d’information s’est adressé aux sociétés gérant divers réseaux sociaux internationaux pour que soit enlevé tout contenu contenant l’expression «variant indien» ou sous-entendant un lien entre la souche B.1.617 et l’Inde.

Le ministère argue dans son courrier que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’a pas officiellement classé le variant B.1.617 comme «indien», a appris Sputnik de sources indiennes au sein du gouvernement.

«C’est absolument FAUX. Ce variant du Covid-19 n’existe pas et n’a pas été scientifiquement cité [comme indien, ndlr] par l’OMS. L’Onu n’a associé l’expression ˝variant indien˝ au B.1.617 dans aucun de ses rapports», souligne le message du ministère auquel Reuters a eu accès.

Un responsable d’un réseau social interrogé par Reuters a expliqué que la demande du gouvernement indien serait techniquement compliquée à réaliser vu le nombre énorme de messages concernés. Et d’ajouter que l’initiative pourrait accentuer la censure.

Situation sanitaire critique

Depuis la fin du mois de mars 2021, l’Inde subit une explosion de cas de Covid-19 et de décès qui en résultent.

La deuxième vague de coronavirus fait rage à travers le deuxième pays le plus peuplé du monde, avec plus de 250.000 nouvelles contaminations par jour cette dernière semaine et plus de 400.000 à son apogée il y a une quinzaine de jours, selon les données des autorités sanitaires du pays. Soit un fort contraste avec la première, dont le pic s’élevait en septembre 2020 à 90.000 cas par jour pour diminuer à 15.000 en février dernier.

Pourquoi l'OMS redoute que la deuxième année de pandémie soit plus meurtrière que la première
Avec un total de cas qui, au rythme actuel, risque d’atteindre prochainement la trentaine de millions, et un bilan de presque 300.000 morts, l’Inde occupe désormais la deuxième place des pays les plus touchés par le SRAS-CoV-2.

La propagation fulgurante du Covid-19 sur le sous-continent indien s’est accompagnée de l’apparition de nouvelles souches du virus, dont celle de B.1.617 à double mutation, qui vient de faire l’objet de réclamations du gouvernement indien envers les réseaux sociaux, et un variant plus récent de B.1.618 à triple mutation.

La situation sanitaire déjà critique vient de s’aggraver par l’augmentation d’infections fongiques signalées chez des patients souvent se rétablissant du Covid-19 mais avec une immunité déprimée.

Discuter