Deux décès «probablement liés» au vaccin d’AstraZeneca en Belgique

Pour la première fois depuis le début de sa campagne vaccinale, la Belgique révèle un lien probable entre des décès et l’administration d’un vaccin. Deux cas mortels sont survenus après des vaccinations à l’AstraZeneca. L’Agence européenne des médicaments a pour sa part affirmé que les bénéfices du vaccin l'emportaient sur ses risques.
Sputnik

Au cours de la vaccination en Belgique, avec quatre préparations autorisées, 4.639 rapports d’effets indésirables ont été enregistrés au 18 mai, rapporte l’Agence belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS) dans un communiqué. Parmi eux, 3.077 sont considérés comme graves.

L’AFMPS informe que 126 cas de décès ont été signalés, et pour plusieurs d’entre eux, «dans un souci d'exhaustivité». Parmi eux, deux décès sont considérés comme «probablement liés» au vaccin, celui d’AstraZeneca (Vaxzevria).

Dans le premier cas, le décès a été causé par un syndrome d’hyperperméabilité capillaire, c’est-à-dire par la hausse du nombre et de la taille des pores des capillaires, ce qui déclenche une fuite de liquide du sang vers le liquide interstitiel.

Le deuxième décès a été provoqué par une thrombocytopénie immunitaire, un manque de plaquettes dans le sang pouvant entraîner des saignements et des ecchymoses. Ni l’âge ni le genre des personnes décédées n’ont été communiqués, le probable lien de causalité entre l’administration du vaccin d’AstraZeneca et le décès a été rapporté pour la première fois.

Au total, 1.071.932 injections d’AstraZeneca avaient été réalisées depuis le début de la vaccination au 16 mai. Près de quatre millions de Belges (3.899.953) avaient reçu au moins une dose d’un vaccin contre le Covid-19 au 18 mai, les préparations de Pfizer/BioNTech, de Moderna, de Janssen et d’AstraZeneca étant les seules autorisées dans le pays.

Pas de tableau clinique commun

Toutefois, en ce qui concerne d’autres cas de décès survenus en Belgique, l’AFMPS reste prudente dans ses déclarations.

«Il n'y a pas de tableau clinique commun (situations médicales différentes) et les délais entre l'administration et le décès diffèrent», précise l’organisme. Cette absence de tableau clinique commun est jugée plutôt «rassurante», ainsi que le fait que les décès soient survenus après un délai variable.

Des effets indésirables

La majorités des effets indésirables se sont généralement résolus en quelques jours après la vaccination, note l’agence.

Avec les vaccins à ARNm (Pfizer/BioNTech et Moderna), ces effets indésirables ont été plus fréquemment signalés après l'administration de la deuxième dose, tandis qu'avec le vaccin d’AstraZeneca, ils ont été plus fréquemment signalés avec la première dose.

Méfiance envers le vaccin

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a affirmé à plusieurs reprises que les bénéfices de l’AstraZeneca l'emportent sur ses risques chez les adultes de tous les groupes d'âge, admettant pourtant l’existence «de très rares cas de caillots sanguins».

D’après l’EMA, ces cas de caillots sanguins inhabituels sont estimés survenir chez une personne vaccinée sur 100.000.

Malgré la rareté de ces thromboses mortelles, la défiance envers ce vaccin est bien ressentie en Europe et ailleurs, et plusieurs pays ont introduit des limites d’âge pour l’administration du vaccin, par exemple 55 ans pour la France et 41 ans pour la Belgique. D’autres suspendent temporairement la vaccination avec ce médicament pour mener des vérifications approfondies, comme cela a été le cas de l’Indonésie ces derniers jours, ou abandonnent ce vaccin définitivement, comme le Danemark, la Norvège ou l’Autriche.

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