Les décisions en matière de droits de l’Homme prises par l’une des plus hautes juridictions européennes sont-elles influencées en sous-main par certaines ONG internationales?
Plusieurs parlementaires européens ont tiré la sonnette d’alarme sur de potentiels conflits d’intérêts frappant des juges siégeant à la Cour européenne des droits de l’Homme. Leurs préoccupations se fondent sur un rapport du Centre européen pour le droit et la justice. Celui-ci démontre que 22 des quelque 100 juges passés par cette juridiction au cours des dix dernières années provenaient soit de l’Open Society Foundation, fondée par George Soros, soit d’associations financées par celle-ci.
Les 47 ministres européens des Affaires étrangères du Conseil de l’Europe ont réaffirmé l’importance de l’indépendance de la Cour. Mais est-ce trop peu, trop tard? Quelle est la réelle influence de l’homme d’affaires sur la vie politique européenne? Et quels sont ses objectifs?
Pierre-Antoine Plaquevent, analyste politique, auteur du livre Soros et la société ouverte, métapolitique du globalisme (Éditions Culture et Racines), considère qu’il est logique que les réseaux de l’Open Society s’investissent massivement dans une politique d’influence de la CEDH:
«La méthodologie des réseaux Soros, c’est d’influencer tous les organes possibles de la gouvernance mondiale à ses différentes échelles, depuis l’échelon international jusqu’à l’échelon local. Pour ce qui est de la CEDH, c’est l’organe juridique du Conseil de l’Europe, donc exercer une influence sur le Conseil de l’Europe, c’est exercer une influence sur 47 pays à l’échelle de l’Europe, voire quasiment eurasiatique.»
L’analyste politique commente la stratégie globale de Soros et de ses ONG:
«L’idéologie de Soros est une idéologie de société ouverte, elle consiste à contourner les États et les prérogatives régaliennes des États, les instances gouvernementales connues et reconnues par les populations pour exercer une influence indirecte par le biais d’organes dont les gens sont peu informés de leurs fonctions.»