On l’aura peu entendue, mais la Chine était bien présente ce 18 mai lors du sommet international de Paris pour sortir l’Afrique de la crise. Han Zheng, l'un des quatre vice-Premiers ministres de la République populaire, y a même prononcé un discours en visio-conférence, souhaitant que les grandes puissances «aident à alléger la pression de la dette de l’Afrique» afin de mener une «coopération gagnant-gagnant pour la reprise économique». Pourtant, le premier partenaire économique du continent, qui y a investi plus de 150 milliards de dollars en une vingtaine d’années, n’est pas un habitué de ces grand-messes multilatérales, privilégiant les contacts directs bilatéraux.
«Les relations sino-africaines ne sont pas celles que la France a entretenues avec l’Afrique dans le passé», distingue Vincent Robin-Gazsity, auteur d’Un Français en Chinafrique (éd. Max Milo). Il a vu s’installer «rapidement une proximité entre les Chinois et l’élite africaine», laquelle a le sentiment «de parler d’égal à égal». L’empire du Milieu «a ouvert le jeu» en ramenant «l’attention de la communauté internationale» et les «investisseurs» sur le continent noir.
«La Chine est venue. Les États-Unis sont revenus. Il y a aujourd’hui une multitude de partenaires, que ce soit les Turcs, les Coréens, les Japonais, qui sont présents sur le territoire africain», rappelle Vincent Robin-Gazsity.