Le conflit israélo-palestinien, en plein regain, a poussé l’administration Biden à critiquer fermement les propos du dirigeant turc, qui n’a pas mâché ses mots en parlant des frappes menées par Israël sur la bande de Gaza.
«Nous exhortons le président Erdogan et les autres dirigeants turcs à s'abstenir de toute remarque incendiaire, qui pourrait inciter à de nouvelles violences», a déclaré Ned Price dans un communiqué.
«Les propos antisémites n'ont leur place nulle part», a-t-il ajouté.
Ned Price n'a pas précisé quels propos de Recep Tayyip Erdogan les États-Unis considéraient comme antisémites. Le département d'État n'a pas immédiatement répondu à une demande de clarification.
Le dirigeant turc, qui défend avec force les Palestiniens, a critiqué Israël pour ses frappes aériennes sur Gaza et l'a qualifié d'«État terroriste» après que la police israélienne a tiré des balles en caoutchouc sur des Palestiniens lançant des pierres à Jérusalem.
Le porte-parole de l'AKP, le parti d'Erdogan, a rejeté les accusations d'antisémitisme.
Une situation critique
Depuis le 10 mai, début de l’escalade des tensions à Gaza, plus de 3.000 roquettes ont été tirées depuis l'enclave palestinienne contre le territoire israélien, dont plus de 1.200 ont été interceptées. Selon les dernières informations, les tirs ont fait 10 tués et une cinquantaine de blessés graves en Israël. Le nombre de Palestiniens tués dans les frappes israéliennes atteint 213, dont 61 enfants. Près de 1.400 personnes ont été blessées.
Le Hamas a soumis Israël à des tirs après les affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem-Est le 8 mai. Les troubles ont éclaté près de l’esplanade des Mosquées et dans le quartier de Cheikh Jarrah, à majorité palestinienne, où une menace d’expulsion pèse sur plusieurs familles arabes. La justice israélienne a pourtant annoncé dès le 9 mai le report d'une audience, qui était prévue pour le lendemain, sur le sort de ces familles, le dossier s’étant retrouvé au cœur de violentes manifestations.