Cette année, la Marine russe se verra remettre une quarantaine de navires, a déclaré à Sputnik Vladimir Pospelov, membre du collège de la Commission militaro-industrielle et du Collège maritime auprès du gouvernement russe.
«Au total, les Forces navales russes doivent recevoir environ 40 bâtiments de guerre et navires auxiliaires de différentes classes», a-t-il noté.
Il a précisé que la liste comprenait notamment les sous-marins Prince Oleg (du projet Boreï-A) et Novossibirsk (Yassen-M) et a rappelé que le sous-marin polyvalent Kazan à propulsion nucléaire (également du projet Yassen-M) venait d’être admis au service dans la Marine.
Selon lui, d’autres frégates, corvettes, sous-marins diesel-électriques, vedettes de patrouille et navires auxiliaires seront mis en service cette année.
Fin décembre, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait annoncé que quatre sous-marins, six navires de surface et 22 vedettes et navires auxiliaires seraient admis au service de la Marine russe en 2021.
Sous-marins lanceurs d’engins
La Russie pourrait également poursuivre la construction de sous-marins lanceurs d’engins à propulsion nucléaire du projet 955 (Boreï) après l’achèvement des 10 submersibles prévus, a poursuivi Vladimir Pospelov. Répondant à la question de savoir si la série s’arrêterait là, il a notamment déclaré:
«La série pourrait être poursuivie. Le projet s'est avéré être un succès et il a de bonnes perspectives de modernisation.»
Il n’a pas cité le nombre exact de submersibles supplémentaires, en faisant remarquer que le traité New Start définissait clairement le nombre de lanceurs et d'ogives et que ces deux paramètres détermineraient le nombre de sous-marins.
Les Boreï font 170 mètres de long pour 13,5 de large. Desservis par un équipage de 107 membres, ils peuvent plonger à 450 mètres. Ils sont essentiellement équipés de missiles Boulava.
À l’heure actuelle, la Marine russe dispose de trois sous-marins de ce projet: Youri Dolgorouki, Alexandre Nevski et Vladimir Monomakh.
Ainsi que du sous-marin nucléaire de quatrième génération de la classe Boreï-A.
Grands navires anti-sous-marins
Toujours d’après Vladimir Pospelov, il est prévu de poursuivre la modernisation des grands navires anti-sous-marins du projet 1155 après les travaux sur la frégate Maréchal Chapochnikov.
Le bâtiment «a reçu un système de missiles Kalibr et d’autres armements et a vécu une rénovation des systèmes de transmission et de navigation notamment», a poursuivi Vladimir Pospelov.
Premier lancement du missile de croisière Kalibr
Il a précisé que le navire avait été admis au service dans la Flotte russe du Pacifique en avril et qu’il était prévu maintenant de procéder à la réparation du deuxième bâtiment de la série.
Le Maréchal Chapochnikov est entré dans la composition de la Marine soviétique en 1986 comme grand navire anti-sous-marin. Il s’est illustré en 2010 lorsque son équipage a permis de libérer le pétrolier MV Moscow University des pirates somaliens. À l’issue de sa modernisation entamée en 2016, il a été classé comme frégate.
Sous-marins soviétiques
En outre, la Russie prévoit de retirer les légendaires sous-marins nucléaires soviétiques d'ici une dizaine d’années.
«Les neuvième et dixième Boreï seront remis à la Marine d’ici à 2030. C’est à peu près à cette date que le dernier sous-marin du projet 667BDRM sera retiré», a poursuivi Vladimir Pospelov.
Les sous-marins du projet 667, conçus dans les années 1960, ont connu un nombre record de modernisations.
Les deux derniers restent toujours en service dans la Flotte du Nord et celle du Pacifique. En 1998, le Novomoskovsk a réalisé un lancement commercial, le premier au monde, d'une fusée emportant deux microsatellites scientifiques allemands alors qu’il était en plongée.
Destroyer Lider
Vladimir Pospelov a enfin évoqué le destin du destroyer Lider. La quille devait être posée en 2017, mais aucun projet technique n’existe jusqu’à présent. Selon lui, les travaux de construction ne commenceront pas avant la réalisation des tâches posées par le Programme d’État d'armements jusqu’en 2027. Sa construction figure cependant dans les projets.
Selon des informations parues précédemment, le destroyer, qui devrait jauger 20.000 tonnes, pourrait être doté d’une installation de propulsion nucléaire.
Le directeur général du chantier naval United Shipbuilding Corporation (USC), Alexeï Rakhmanov, avait pour sa part déclaré dans une interview à Sputnik que le projet Lider ne serait pas réalisé tel qu’il avait été prévu initialement.