Agents tués à Rambouillet et Avignon, tags menaçants, attaques lors d’interventions comme celle à Argenteuil ce 18 mai. Ces derniers temps, la police française traverse une période sombre et même le Premier ministre constate qu’il faut «protéger ceux qui nous protègent». Invité ce 18 juin dans la Matinale de Cnews, Philippe de Villiers rétorque qu’«il faut attaquer ceux qui nous attaquent, donc il faut donner aux policiers le sentiment que l'on est derrière eux, qu’on les soutient».
Selon l'ancien président du Mouvement pour la France et ex-député européen, «la police nationale, le dernier rempart de la République, est en train de céder» et «à l'Élysée ils devraient faire attention à ce qu'il ne s'effondre pas, parce qu'ils sont juste derrière».
Tribune d’anciens policiers
L’idée que la police a plus que jamais besoin aujourd'hui de confiance en elle a également été avancée dans une tribune d’anciens policiers qui ont appelé les élus à «tout mettre en œuvre pour mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité et de tranquillité publique».
«La multiplication des attentats et des agressions violentes dirigées contre nos gardiens de la paix publique démontre un refus de nos valeurs républicaines, de nos coutumes et de notre modèle de société dans des pans entiers de notre nation», expliquent les signataires.
«Marche citoyenne» pour la police
Et l’émotion ne retombe pas toujours dans les rangs de la police. En effet, des milliers de policiers doivent se rassembler ce mercredi 19 mai devant l’Assemblée nationale à l’appel des syndicats qui veulent plus de sévérité pour les «agresseurs des forces de l’ordre».
Affirmant «comprendre» leur colère, Gérald Darmanin a annoncé sa présence à la manifestation.
«Je serai mercredi lors de cette manifestation parce que c'est autant une manifestation pour la République que celle des policiers», lance-t-il à BFM TV lors de son déplacement à Vernon pour annoncer des renforts d'effectifs dans le département de l'Eure.
Attaques contre la police
Outre les attaques armées, des tags menaçant de mort des policiers ont été remarqués dans l’Hexagone, notamment près de Bordeaux et dans les Yvelines. Qui plus est, commissariats et patrouilles font souvent face à des guets-apens, des tirs de mortiers et des jets de projectiles planifiés par des délinquants.
Selon les derniers chiffres disponibles de 2018 du ministère de l’Intérieur, 20.306 policiers et gendarmes ont été blessés en activité, que ce soit en mission de police ou durant les heures de service. Par ailleurs, 10.790 agents, dont 6.002 policiers et 4.788 gendarmes, ont été blessés en mission, soit une augmentation de 15% par rapport à l’année précédente.
«Par ailleurs, 9.516 policiers et gendarmes ont déclaré avoir été blessés ou s'être blessés en service en 2018 (respectivement 6.851 et 2.665), contre 8.930 en 2017», indique la note.