Le nouveau maire de Villejuif retire le LBD, le taser et la brigade canine à la police municipale 

Dans son souci de créer une police municipale de proximité, le maire de Villejuif, élu en juin dernier, décide de supprimer le port du LBD et du taser et de dissoudre la brigade canine, mais prévoit d’augmenter les effectifs du service, fait savoir Le Parisien.
Sputnik

Une réorganisation radicale au sein de la police municipale semble se profiler à Villejuif, dans le Val-de-Marne. La question, qui doit être abordée au conseil municipal le 20 mai prochain, a été soulevée par le nouveau maire PCF, Pierre Garzon. Ainsi, certains dispositifs doivent être supprimés et plusieurs autres mis en place.

Il prévoit notamment de supprimer la brigade canine qui avait été organisée dès novembre 2018.

«Cette mission doit revenir à la police nationale. La municipale s’inscrit en complémentarité de celle-ci», a déclaré au Parisien Sylvie Mantion (PS), adjointe chargée de la tranquillité et de la prévention.

Les lanceurs de balles de défense (LBD) et le pistolet à impulsion électrique n’auront plus leur place dans la police municipale.

Ces armes «coûtent très cher sans, pour autant, participer au sentiment de sécurité. Au contraire, elles génèrent même un sentiment d’insécurité, de crainte. Ce n’est pas ce que je vise pour une police municipale de proximité. Mais les agents garderont leur arme à feu dans le cadre de leur défense et du plan Vigipirate», a-t-il expliqué.

Les caméras de vidéosurveillance installées resteront en place, mais le dispositif ne sera pas élargi.

«La vidéoprotection ne fait que déplacer les points de deal. De toute façon, on ne peut pas mettre une caméra derrière chacun», a-t-il indiqué au Parisien.

Équipe de médiation et brigade «cadre de vie»

Pierre Garzon prévoit de créer une équipe de médiation comptant huit agents et un encadrant.

«Ils assureront une veille sociale auprès des plus fragiles, une veille technique pour signaler les dysfonctionnements (voitures-ventouses, éclairage…) et géreront les conflits mineurs (bruit, incivilités…)», a précisé Sylvie Mantion.

Le maire mise également sur une brigade «cadre de vie» qui agira «contre les incivilités, les dépôts sauvages, la détérioration des biens publics».

Son prédécesseur critique

Des mesures qui ne sont pas du goût du maire précédent, Franck Le Bohellec, qui avait accordé une place de choix au dossier de la sécurité. C’est d’ailleurs lui qui avait mis en place la police municipale de Villejuif en 2016 pour lutter notamment contre le trafic de drogue et les incivilités.

«Vous n’allez pas envoyer les agents dans une situation complexe la nuit avec une matraque et leur guide de médiation», commente-t-il pour Le Parisien.

Il met notamment en relief l’importance de la brigade canine pour les équipes de nuit et la détection de produits illicites.

«Aujourd’hui, avec les orientations prises, je suis très inquiet pour ma ville. Quand vous êtes maire, vous êtes aussi responsable des agents qui sont sur le terrain», souligne l’ancien édile rappelant que, lors de son mandat, il avait donné la priorité à «la sécurité, la médiation et la prévention».

Dans ce contexte, il redoute une prochaine flambée de délinquance.

«Il y a une forte augmentation des cambriolages depuis plusieurs mois et les points de deal réapparaissent et s’accentuent dans la ville», affirme-t-il.

Débouté par la justice

L’ex-maire avait vivement contesté l’élection, la qualifiant de «viciée». Il avait même décidé de porter un recours en annulation «face aux nombreuses irrégularités constatées durant la campagne électorale mais également lors des opérations électorales».

Le 10 mars 2021, le tribunal administratif de Melun a débouté l'équipe de l'ancien maire et confirmé Pierre Garzon à la tête de la mairie de Villejuif.

Le duel entre Franck Le Bohellec et Pierre Garzon avait tourné à l’avantage de ce dernier, qui a totalisé 51,89% des voix, contre 48,11% pour son adversaire.

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