Double meurtre dans les Cévennes: ce que l'on sait du tireur présumé

L’homme qui a abattu son patron et l’un de ses collègues dans un village des Cévennes n’a pas exprimé de regrets mais s’est montré «très coopératif», a constaté ce 16 mai le chef de la section de recherches de Nîmes, tandis que le procureur a annoncé qu’il avait été mis en examen pour assassinats.
Sputnik

Le principal suspect dans l'affaire du double meurtre dans les Cévennes, Valentin Marcone, a été mis en examen ce 16 mai pour «assassinats», a fait savoir le procureur de la République de Nîmes, Éric Maurel. Le tueur avait fui dans la forêt après avoir tué, mardi 11 mai, son patron et l’un de ses collègues dans la scierie où il travaillait.

Il se considère comme «une victime»

Le commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Nîmes, Bertrand Michel, a assuré ce dimanche que le tueur des Cévennes ne regrettait rien.

«Il n’exprime pas de regrets au sens strict du terme», a-t-il déclaré au sujet de Valentin Marcone.

Il a rappelé que l’homme avait tout de même formulé des excuses au moment de son interpellation, mais qu’il n’était pas évident si celles-ci étaient destinées aux familles des victimes, aux forces de l’ordre ou au village tout entier.

«Il n’a pas fait part de regrets puisqu’il se positionne comme une victime qui a réagi face à quelque chose qu’il considère comme une agression», a lancé Bertrand Michel.

Il se rendait au travail en «gilet pare-balles depuis trois ans»

Valentin Marcone a été écroué et a «gardé le silence devant le juge d'instruction», a noté le procureur.

«Il a dit avoir eu, le matin du drame, une altercation avec son employeur et un collègue à propos du paiement d'heures supplémentaires», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse.

Au mépris de suppositions faites précédemment, «rien ne permet de dire qu'il soit paranoïaque», a poursuivi Éric Maurel. Il a rappelé que l’homme «ressentait de la peur vis-à-vis de certaines personnes du village», ce qui l’avait conduit à porter au travail «un gilet pare-balles depuis trois ans et une arme depuis plusieurs mois».

Il s’est montré «très coopératif»

Bertrand Michel a constaté que l’homme s’était «montré très coopératif» et avait expliqué «son passage à l'acte et ses raisons ainsi que sa fuite».

«L'élément supplémentaire [du passage à l’acte, ndlr] a pu venir, selon ses déclarations, d'une conversation entre son patron et son collègue sur son licenciement pour faute grave», a-t-il précisé.

Cette discussion pourrait expliquer «sa décision violente, disproportionnée et radicale», a-t-il ajouté.

Au moins 350 gendarmes, ainsi que des hélicoptères et des drones avaient été déployés dans l’opération de recherches. L’homme s’est rendu vendredi sans résistance. Sa fuite aura duré 83 heures.

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