Les États-Unis et la République tchèque sont les deux pays qui forment la Liste des pays étrangers ayant commis des actes hostiles envers la Russie, adoptée par le gouvernement russe, ressort-il d’un arrêté signé par le Premier ministre Mikhaïl Michoustine.
«Approuver la liste ci-jointe des États étrangers qui commettent des actions inamicales à l'égard de la Fédération de Russie, des citoyens ou des entités russes, qui feront l’objet de mesures (de rétorsion) prévues par le décret 243 du Président russe en date du 23 avril 2021», précise l’arrêté publié ce vendredi 14 mai sur le site des informations juridiques officielles russes.
Le fait que la liste des «pays inamicaux» ne comprend que deux États témoigne que la Russie est ouverte au dialogue, a indiqué le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, cité par les médias russes.
Restrictions imposées aux «pays inamicaux»
L’arrêté gouvernemental définit le nombre de personnes que les établissements et missions diplomatiques des pays figurant sur la liste peuvent embaucher sur le sol russe –19 pour la République tchèque et 0 pour les États-Unis.
Cette restriction ne concerne pas les citoyens américains et tchèques qui travaillent dans les missions diplomatiques, ni les personnes embauchées par des entreprises privées.
Après la promulgation de l’arrêté, le ministère russe des Affaires étrangères a espéré que les États-Unis se mettraient en conformité avec les nouvelles modalités le 1er août au plus tard.
Il avait prévenu en avril que la Russie s’apprêtait à limiter la possibilité d’embauche de ses concitoyens par certaines missions étrangères. Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, les ambassades russes n’ont jamais embauché de ressortissants des pays où elles sont accréditées.
Fin avril, l’ambassade des États-Unis à Moscou avait annoncé la réduction de son personnel de 75% à partir du 12 mai, ce qui a entraîné l’interruption de plusieurs services consulaires, dont la délivrance de visas non-immigrants et non-diplomatiques.
Détérioration des rapports de Moscou avec Washington et Prague
Les relations entre la Russie et les États-Unis se sont détériorées après le coup d’État en Ukraine et la décision de la Crimée de réintégrer la Russie en 2014. Washington a en outre accusé Moscou d'ingérence dans la présidentielle américaine et de cyberattaques, instaurant en conséquence de nombreuses sanctions. Le Kremlin a à son tour riposté en adoptant des mesures de rétorsion.
En 2021, la République tchèque a accusé Moscou d'être impliqué dans les explosions au sein de dépôts de munitions à Vrbetice en 2014. Les autorités tchèques ont expulsé 18 employés de l'ambassade russe. Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié ces accusations d’absurdes et de scandaleuses et a déclaré 20 diplomates tchèques personae non gratae.
Selon le Kremlin, cet incident, qui a porté un préjudice grave aux relations russo-tchèques, fait partie d'une campagne antirusse à grande échelle lancée par l'Occident. Plusieurs pays européens ont aussi expulsé des diplomates russes, entraînant une réponse symétrique de Moscou.