65% des conducteurs en France en insultent d’autres au volant, constate le 11e baromètre de la conduite responsable, réalisé par Ipsos à la demande de la Fondation Vinci Autoroutes et rendu public à la veille du long week-end de l’Ascension.
L’agressivité au volant
16% des conducteurs français interrogés admettent ne plus être la même personne lorsqu’ils sont dans leur véhicule: ils s’estiment plus nerveux, impulsifs ou agressifs que dans la vie quotidienne.
Plus de la moitié des personnes interrogées (53%) klaxonnent intempestivement, un tiers (33%) colle délibérément le véhicule d’un conducteur qui les énerve, et 19% des conducteurs n’hésitent même pas à descendre de leur véhicule pour s’expliquer, d’après l’étude.
Une raison pour laquelle une majorité écrasante des conducteurs français (88%) a peur du comportement agressif d’autres conducteurs.
Des différences régionales
Selon l’enquête, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) peut être considérée comme la championne des insultes au volant: 70% des conducteurs de cette région avouent injurier d’autres usagers sur le trajet.
L’Île-de-France, les Hauts-de-France ainsi que l’Auvergne-Rhône-Alpes suivent la PACA de près: 68% des conducteurs injurient les autres.
A contrario, les conducteurs de Normandie sont les plus modérés sur ces insultes à 55%.
«On s'aperçoit que dans les régions où le trafic est plus important, où les routes sont plus chargées, il y a plus d'anxiété, plus d'agressivité au volant. On s'en rend compte en particulier dans la région Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans les régions qui sont moins urbaines, on a des comportements plus apaisés», commente Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes dans une interview à Franceinfo.
Distractions au volant
Un autre volet important de l’enquête se penche sur les dangers de l’inattention. Plus de la moitié des conducteurs (54%) déclare téléphoner avec un système de conversation Bluetooth avec haut-parleur intégré.
«Les Français sont de plus en plus déconnectés de la route et connectés à leur téléphone, à leur smartphone, à leur GPS. […] Je rappelle que la conversation en Bluetooth amène autant de distraction qu'une conversation avec un téléphone tenu en main, puisque l'attention est concentrée sur la conversation et pas suffisamment sur la conduite», poursuit Bernadette Moreau.
En Île-de-France, 62% avouent téléphoner au volant, c’est le taux le plus haut du pays. La région exemplaire en ce sens est la Bourgogne-Franche-Comté (44%).
Une sieste et le respect des règles
En ce qui concerne les pratiques pour prévenir la somnolence, plus de la moitié des conducteurs (58%) à l’échelle nationale déclare s’arrêter au cours du trajet pour faire une sieste.
C’est dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est que cette pratique est la plus répandue (64%).
Dans le même temps, 79% des conducteurs français reconnaissent ne pas toujours respecter les règles du Code de la route.
«La règle, qu’il s’agisse du Code de la route ou des consignes sanitaires, est plus souvent perçue comme une contrainte que comme une protection. […] Pourtant la grande majorité des accidents relèvent d’une mauvaise appréciation du risque associée à des infractions au Code de la route», avance la responsable de la Fondation.
L’enquête a été réalisée par Ipsos auprès de 12.400 personnes dans 11 pays européens, y compris la France.