Ces dernières années, l’Otan a intensifié ses manœuvres militaires à proximité des frontières russes en Arctique, ce qui n’était plus arrivé depuis les années 1940, a déclaré ce jeudi 13 mai l’amiral Alexandre Moïsseïev, commandant de la Flotte du Nord russe, lors d’un point presse donné à bord du croiseur lance-missile Piotr Veliki (Pierre le Grand, en russe).
«Les forces navales de l’Otan organisent désormais régulièrement des missions de navires en solo et de groupements de bâtiments de surface. C’est presque du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale», a indiqué M.Moïsseïev.
En plus, les sous-marins et bâtiments de surface américains restent plus longtemps dans les mers de Barents et de Norvège, a-t-il ajouté.
Navires et avions de l’Otan toujours plus proches des frontières russes
Selon l’amiral, l’Alliance non seulement effectue des manœuvres en Arctique plus souvent qu’auparavant, mais elle les organise dans des espaces de plus en plus proches des frontières russes.
«Leurs zones d’action se déplacent vers les frontières de la Fédération de Russie. L'intensité des vols des bombardiers stratégiques de l'US Air Force a considérablement augmenté en Arctique. Ces actions ont un caractère provocateur et exercent une influence négative sur le système de sécurité régionale», a conclu le commandant.
Regain d’activité de l’Otan
Le nombre d’avions de l’Otan interceptés près des frontières russes est monté en flèche à la fin de l’été 2020. Les rapports sur des avions étrangers escortés par des appareils russes sont devenus beaucoup moins fréquents en automne mais, en décembre, la Russie a constaté un nouveau regain d’activités près de ses frontières.
En septembre dernier, la marine britannique a en outre annoncé sa participation à une opération de quatre pays de l'Otan au-delà du cercle polaire arctique. La précédente opération américano-britannique en mer de Barents avait eu lieu en mai 2019.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait précédemment affirmé que Moscou était actif en Arctique et que les troupes russes se trouvaient près des frontières extérieures de l'Alliance. Moscou avait qualifié ces déclarations de contraires à la logique car ce n'est pas la Russie qui «se rapproche de l'Otan, mais l'Otan [qui] s'élargit constamment et continue de s'avancer vers [ses] frontières».