35 ans après l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, des fragments d’uranium de son réacteur numéro quatre recommencent à s’embraser, relate le site Science.
«C’est comme la braise d’un barbecue», déclare Neil Hyatt, chimiste des matières nucléaires à l’université de Sheffield.
Selon l’article de Science, désormais, les scientifiques ukrainiens s'efforcent de déterminer si les réactions s’arrêtent d'elles-mêmes ou si des interventions sont nécessaires pour éviter un autre accident.
Anatoli Dorochenko de l'Institut ukrainien pour les problèmes de sûreté des centrales nucléaires de Kiev a fait savoir la semaine dernière que des capteurs constataient un nombre croissant de neutrons, un signal de fission, provenant d’une pièce inaccessible.
«Il existe de nombreuses incertitudes», affirme un autre spécialiste de l’Institut, Maxime Saveliev.
Le spectre de la fission auto-entretenue, ou de la criticité, dans les ruines nucléaires hante depuis longtemps Tchernobyl, indique Science. Lorsqu'une partie du cœur du réacteur quatre a fondu le 26 avril 1986, des barres de combustible en uranium, leur revêtement en zirconium, des barres de contrôle en graphite et du sable se sont déversés sur le cœur. Ils ont fondu et ont formé un magma métallique et minéral radioactif.
L’Europe n’est plus menacée par un potentiel nuage radioactif
Selon Neil Hyatt, «la crainte est que la réaction de fission s'accélère de façon exponentielle» conduisant à «une libération incontrôlée d'énergie nucléaire».
Cependant, les experts estiment qu’un accident, s’il se produit, ne pourra plus aboutir à la formation d’un nuage radioactif au-dessus de l’Europe: les poussières radioactives seront contenues par la nouvelle arche de Tchernobyl achevée en 2016.
Réaction des scientifiques russes
L’Institut pour la sécurité du développement de l’énergie atomique de l’Académie des sciences de Russie a réagi à l’article de Science.
Il a publié une déclaration indiquant que les phénomènes évoqués par le site sont connus de longue date.
Cependant, l’article ne contient pas de données de mesure concrètes permettant d'obtenir des conclusions sur l’intensité des processus en cours. Plusieurs années peuvent passer avant que la situation se dégrade à tel point qu’une intervention sera nécessaire, signalent les scientifiques russes.