Près d’un mois après la fête de Pâques, qui avait vu certaines églises prendre des libertés avec les restrictions sanitaires, c’est désormais la communauté musulmane qui tente de s’organiser pour l’Aïd-el-Fitr. Ce 13 mai marque en effet la fin de la période du Ramadan.
Pandémie oblige, les mosquées ont dû composer avec les règles de distanciation sociale. Nombres d’entre elles ont d’ailleurs décidé de fermer tout bonnement leurs portes, comme l’an dernier, craignant un afflux de fidèles difficile à gérer. Pour respecter les seuils, certaines ont au contraire choisi de célébrer deux voire trois offices, comme à la Grande mosquée de Paris.
Pour limiter le public, le Conseil des mosquées du Rhône a pour sa part demandé aux femmes dans un communiqué de ne pas se rendre aux prières. Une décision qui a créé la polémique, notamment avec la journaliste Nassira El Moaddem qui demande si les femmes ne sont juste bonnes qu'à faire «le ménage dans les salles de prière».
L’État pointé du doigt
Du côté des responsables locaux, on se défend de toute volonté de discrimination et on pointe du doigt l’État, qui n’a pas autorisé les rassemblements dans les stades et salles communales.
«On n'est ni anti-femmes, ni anti-féministes. Arrêtons de voir le mal partout. Aujourd'hui, on doit faire trois ou quatre prières. Si on nous avait prêté des espaces plus grands, on n'en serait pas là!», explique ainsi à ActuLyon Kamel Kabtane, président du Conseil des mosquées du Rhône et recteur de la Grande mosquée de Lyon.
Le responsable ajoute qu’il ne s’agit pas d’une interdiction faite aux femmes mais d’une «suggestion». Il rappelle que les femmes et les hommes ne sont «pas à côté» dans les édifices religieux musulmans.
Le Conseil des mosquées du Rhône avait déjà déclenché la controverse en janvier, en contestant la Charte des principes pour l’islam de France. L’organisme avait dénoncé un texte véhiculant un «climat de suspicion» vis-à-vis des musulmans, dans un communiqué signé par Kamel Kabtane.