Un sénateur RN condamné pour avoir qualifié sa collègue de «point G de Marseille»

Le sénateur Rassemblement national de Marseille Stéphane Ravier a été condamné mardi pour «injure sexiste» envers l'ex-sénatrice socialiste Samia Ghali, aujourd'hui maire adjointe de Marseille, a appris l'AFP auprès des avocats des deux parties.
Sputnik

Stéphane Ravier a été condamné à 1.500 euros d'amende, alors que Mme Ghali ne demandait qu'un euro symbolique, et au retrait des réseaux sociaux de la vidéo dans laquelle on le voit dire la phrase visée, prononcée lors d'une soirée publique.

M.Ravier «fait appel de cette décision scandaleuse, politique et dans l'air du temps», a indiqué à l'AFP Me Pierre-Vincent Lambert, l'avocat du sénateur.

Pour la partie adverse, «c'est une décision sévère pour un primo-délinquant, mais une décision juste», selon Me François de Cambiaire, qui défendait Samia Ghali.

«La meilleure réparation», a-t-il ajouté auprès de l'AFP, «c'est le retrait de la vidéo, pour que ces propos qui portent atteinte à toutes les femmes ne circulent plus». Mais l'appel étant suspensif, Me Lambert a fait savoir que la vidéo ne serait pas retirée dans l'immédiat.

Les propos en question

Les propos incriminés avaient été tenus par M.Ravier en avril 2019 lors d'une soirée-débat à Marseille en compagnie du polémiste Éric Zemmour. L'ex-maire des XIII et XIVe arrondissements s'était alors moqué de «la sénatrice de Marseille madame Samia G., le point G de Marseille» hilare, sous les rires de l'assemblée.

Lors de l'audience le 12 mars 2021, Samia Ghali, qui était présente, contrairement à Stéphane Ravier, avait regretté que l'élu RN ne se soit jamais excusé: «Il aurait pu venir me dire "je suis désolé". Et aujourd'hui, [il a] le mépris de ne même pas être là».

«J'ai l'habitude des attaques politiques [...] mais c'est un monde où il faut donner des limites», a-t-elle réclamé. Son avocat, Me François de Cambiaire, avait jugé les termes employés «obscènes» et «dégradants».

Me Pierre-Vincent Lambert avait au contraire estimé qu'il ne voyait «pas une infraction pénale», ajoutant: «Pourquoi vous nous dites que le point G est quelque chose de vulgaire?», laissant entendre que des féministes pouvaient le «brandir comme un emblème».

Le ministère public n'avait pas formulé de réquisitions.

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