«On est en guérilla urbaine»: un général ayant signé une tribune de militaire s’exprime

Emmanuel de Richoufftz, général à la retraite, revient sur Europe 1 sur ce qui l’a poussé à signer la première tribune de militaires, estimant notamment qu’il y a une véritable «guérilla urbaine» dans le pays.
Sputnik

Il a signé la première tribune de militaires publiée dans Valeurs actuelles et soutient la seconde. Le général Emmanuel de Richoufftz, 73 ans, a expliqué ce mercredi 12 mai sur Europe 1 pourquoi il a tenu à exprimer son inquiétude sur «le délitement» de la France.

«La tribune faisait remarquer que le pays est engagé sur une voie de violence courante, permanente, depuis un certain nombre d’années», souligne le militaire à la retraite qui craint que les armées soient appelées en renfort des policiers et gendarmes dépassés «conformément à la loi» et «contraintes d’aller rétablir l’ordre».

Rappelant la mort des policiers et celle de Samuel Paty, le général de Richoufftz qualifie la situation en France de «guérilla urbaine». «Quand plusieurs fois par semaine vous avez des tirs à la Kalachnikov, qui sont des armes de guerre, dans les quartiers à Montpellier ou à Nîmes, en toute impunité […], oui on est en guérilla urbaine», affirme-t-il.

«Volet social»

Il estime ensuite que «le premier travail qu’il faudrait faire, c’est un travail pour l’intégration».

«Les populations arrivées maintenant depuis deux générations sur le territoire national ne sont pas intégrées», avance-t-il, «elles ne sont pas intégrées au monde du travail, socialement», ce qui incite certains à «prendre des voies qui ne sont pas celles de la loi».

Ainsi, outre une action répressive dans certains quartiers, le général prône «un volet social puissant» sans lequel aucun résultat ne sera obtenu. «Cette lettre, je l’ai signée car je pense que dans les banlieues il faut faire quelque chose», résume-t-il.

Apolitique

Selon lui, le fait d’avoir signé la tribune n’est pas un acte de provocation, de rébellion, et ne relève pas des idées d’extrême droite, comme l’ont reproché Jean Castex, Florence Parly ou encore Bruno Le Maire. «Les militaires dont je fais partie sont des sentinelles avancées, on dit “attention, danger!”, c’est tout», assure-t-il.

«Je ne suis ni de gauche ni de droite, je suis Français d’abord», insiste-t-il.

Son parcours politique a toutefois été rappelé sur Europe 1. En 2014, le général était candidat aux municipales de Grau-du-Roi (Gard) sous les couleurs du Front national. En 2020, il devait mener une liste électorale soutenue par le Rassemblement national, mais a fini par rejoindre un candidat de Debout la France, parti de Nicolas Dupont-Aignan.

La veille, interrogé sur RMC, il assurait déjà n’être «ni de droite ni de gauche», mais être «au service de la France, un point c’est tout».

«Je me prépare à la guerre civile»

Lors de cette interview du général en duplex, un fonctionnaire en préfecture a admis quant à lui qu’il «se prépare à la guerre civile».

«J’ai des armes blanches, du matériel. Je ne prendrai pas les armes en tant que citoyen, mais je me prépare en tant que survivaliste […]. J’ai des armes pour ma survie et pour ma protection si on vient m’agresser», a-t-il confié, évoquant un «manque de justice» en France.

Une position à laquelle s’oppose Emmanuel de Richoufftz. «Je ne rentre pas dans ce jeu-là […]. Moi, ce qui m’importe, c’est ce qu’on fait de la France demain, ce qu’on fait pour se rapprocher de ces banlieues pour faire du social dans ces territoires pour que les gens aient envie de se raccrocher à notre patrie».

Des propos qui ont en tout cas choqué à l’antenne. «Là on est quasiment dans l’organisation d’une milice d’autodéfense», commente Isabelle Saporta, éditrice de l’émission, «étonnée que le général de Richoufftz ne condamne pas ça plus fermement». «Demain, il arrive quelque chose à quelqu’un de ma famille, c’est la loi du talion que j’appliquerai», renchérit l’employé de préfecture.

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