Le pessimisme gagne les Européens, à bout de souffle après un an de pandémie

Un an après le début de la pandémie, la santé mentale des Européens a atteint son niveau le plus bas dans tous les groupes d’âge. Par ailleurs, les inégalités croissantes peuvent saper davantage leur confiance dans les institutions européennes, note une enquête de l’agence Eurofound.
Sputnik

Tous âges confondus, la santé mentale des Européens est au plus bas, constate une étude globale menée par l’agence Eurofound.

«Quatorze mois après l'apparition des premiers cas de Covid-19 dans l'UE, avec la plupart des pays subissant toujours des confinements prolongés, la population européenne montre des signes palpables de fatigue extrême», expose l’enquête intitulée «Living, working and Covid-19 e-survey».

Le bien-être mental, mesuré sur une échelle de 0 à 100, a diminué de 53 à 45 points au printemps 2021, relève l’étude. Les personnes au chômage sont le plus touchées; leur bien-être mental est tombé à 35 points.

Au bord de la dépression

De plus, presque deux tiers des 18-34 ans (64%) risquent une dépression. Le bien-être des 18-24 ans est le plus bas: 44 au printemps 2021.

Dans la plupart des groupes sociaux, une augmentation générale des sentiments négatifs (tension, anxiété, solitude, sentiment de découragement et de dépression) est constatée, note l’enquête.

«Le Covid-19 a fait des ravages mentaux chez les citoyens à mesure qu’augmentaient la crainte de la maladie, les difficultés économiques et l’incertitude quant à l’impact réel de la crise», commente Massimiliano Mascherini, l’un des auteurs de l’enquête.

Les pertes d’emploi

Au sein de l’Union européenne, les pertes d’emploi continuent à s’aggraver un an après le début de la pandémie. Comme le souligne Eurofound, près de 10% des personnes qui avaient un travail sont désormais au chômage, contre 8% à l’été 2020; c’est deux fois plus qu’au printemps 2020 (5%). Parmi les jeunes, le nombre de chômeurs est passé à 17%.

Selon l’étude, presque 50% des Français ont déclaré qu’il était difficile de joindre les deux bouts vers la fin du mois.

«Pour éviter une "géographie du mécontentement de l’UE", où des groupes de citoyens cessent de faire confiance aux institutions, il faut s’attaquer aux effets sociaux et économiques de la pandémie», avance l’étude.

«L’échec à prévenir l’augmentation des inégalités entre les citoyens et les États membres risque de saper davantage la confiance des Européens dans leurs institutions, de déclencher un mécontentement politique et d’avoir un impact négatif sur la réponse sanitaire de l’Europe à la pandémie», prévient Massimiliano Mascherini.

L’attitude envers le vaccin

En février-mars 2021, environ 64% des Européens ont déclaré être «très» ou «plutôt» favorables à la vaccination quand celle-ci deviendrait disponible. En revanche, plus d’un quart des personnes interrogées (27%) ont exprimé leur réticence sur ce point.

Les plus sceptiques à l'égard des vaccins sont les 35-49 (29%), contre 26% chez les plus jeunes et 27% chez les plus âgés.

«Le fait d'avoir une expérience personnelle des effets du Covid-19, ou de connaître quelqu'un qui est décédé de la maladie, réduit considérablement l'hésitation envers la vaccination», notent les auteurs de l’enquête, selon laquelle la principale raison de l'hésitation à la vaccination est le manque de confiance dans la sécurité du vaccin, argument évoqué par 62% des sondés.

L’étude a été menée en ligne à trois reprises: en avril 2020 au début de la pandémie, en juillet 2020 et en février-mars 2021. 190.000 habitants de l’Union européenne y ont pris part.

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