La diplomatie russe moque la décision des États-Unis de réduire leurs services consulaires à Moscou

À partir de ce mercredi, l’ambassade des États-Unis à Moscou réduit ses services consulaires en raison des mesures restrictives introduites fin avril par la Russie en réponse aux nouvelles sanctions antirusses. «Nous ne savons pas et ne voulons pas travailler», a ironisé la diplomatie russe.
Sputnik

Le ministère russe des Affaires étrangères s’est moqué sur Facebook de l’annonce de la réduction des services consulaires par l’ambassade des États-Unis à compter de ce mercredi 12 mai.

La mission diplomatique américaine n'offrira plus aucun service de visas non diplomatiques pour les non-immigrants. Une décision qu’elle explique par la notification du gouvernement russe en date du 23 avril «interdisant à l'ambassade des États-Unis en Russie d'employer des ressortissants étrangers».

L’ambassade n’accorde plus de services consulaires aux ressortissants américains, sauf cas d’urgence et avec la probabilité qu’ils soient traités avec un retard. Elle n'offrira ainsi plus de services notariaux courants, de rapports consulaires de naissance à l'étranger ou de renouvellements de passeport. Les citoyens américains dont le visa a expiré sont exhortés à quitter la Russie avant la date limite du 15 juin fixée par le gouvernement russe.

«Nous regrettons que les actions du gouvernement russe nous aient obligés à réduire les effectifs consulaires de 75%, rendant ainsi impossible de continuer à offrir des services de visas», déplore l’ambassade.

Des services archaïques et inefficaces

Le ministère russe des Affaires étrangères note qu’à première vue, la décision de réduire les services consulaires en Russie traduit «l’archaïsme et l’inefficacité des services américains diplomatiques et consulaires». Il rappelle d’ailleurs que l’attente d’un entretien au consulat pouvait durer jusqu’à un an, et indique à titre de comparaison que dans les services consulaires russes, dont les personnels ont été sensiblement réduits ces derniers temps par la partie américaine, le délai d’octroi de visas est resté le même, à savoir pas plus de 10 jours.

«Ils invoquent comme cause la réduction forcée du "personnel local". Il serait plus aisé de dire: "Nous ne savons pas et ne voulons pas travailler."».

Le ministère avance que dans le contexte des mesures de rétorsion adoptées le 15 avril par la partie russe afin d’établir la parité dans les conditions de fonctionnement des missions diplomatiques des pays, rien n’empêche Washington d’augmenter le personnel de son ambassade à Moscou. Seuls les citoyens russes et ceux de pays-tiers n’ont pas le droit de travailler dans ces représentations.

«De quoi s’occupent-ils?»

«En l’absence de 400 employés russes, le personnel compte 280 ressortissants américains officiellement accrédités possédant un passeport diplomatique ou de service. Le quota pour les États-Unis est de 455 personnes. Ce n’est donc pas un problème de combler ce déficit et de rétablir un travail consulaire normal», signale le ministère.

«Au vu de la disproportion quantitative en faveur des missions américaines en Russie par rapport aux collègues russes aux États-Unis, et compte tenu du blocage par la partie américaine du travail consulaire adéquat dans notre pays au cours de ces dernières années, il est évident que les collègues d’outre-Atlantique ne s’occupaient pas en Russie uniquement des activités consulaires et diplomatiques.
La question se pose donc de savoir de quoi ils s’occupent?», conclut le ministère russe des Affaires étrangères.
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