Chasseurs, sous-marins, pétroliers: l’Allemagne à court d’argent pour ses projets militaires?

Plusieurs projets de développement militaire sont à l’arrêt en Allemagne, par manque de financement, rapporte le Spiegel. Les élections fédérales de septembre pourraient rebattre les cartes de certains programmes.
Sputnik

En pourparlers avec plusieurs pays européens sur les dossiers du chasseur du futur et du char du futur, l’Allemagne semble avoir les yeux plus gros que le ventre. Berlin est en effet à court d’argent pour financer plusieurs de ses projets militaires, rapporte le Spiegel citant un document confidentiel du ministère de la Défense.

Le développement d'un chasseur dans le cadre du programme du système de combat aérien du futur (SCAF), projet d'armement européen estimé à environ 100 milliards d'euros, est notamment compromis. Berlin éprouve aussi des difficultés à boucler son budget pour un programme de sous-marin impliquant la Norvège.

Par ailleurs, les fonds n’ont pas encore été alloués pour l’achat de nouveaux Boeing P-8A, avions de patrouille maritime, ainsi que pour deux pétroliers et des navires de services.

Le financement du projet Pegasus (Persistent German Airborne Surveillance System) n’est également pas assuré. En lieu et place, Berlin songerait à l’acquisition de trois Bombardier Global 6000, capables d'intercepter les transmissions radio et de détecter les capteurs de défense aérienne.

Échéances électorales

Le Spiegel précise que tous ces projets doivent être soumis à la commission du budget du Bundestag avant la fin du mois de juin. Une décision devrait être prise à leur endroit avant les élections du 26 septembre, qui verront le départ d’Angela Merkel.

Outre les difficultés financières, la nouvelle donne électorale allemande pourrait en effet porter un coup aux projets de développement militaires. Pressés par ces échéances, Paris, Berlin et Madrid ont d’ailleurs conclu un accord général sur les prochaines étapes de développement du SCAF, début mai. Des questions de droits de propriété intellectuelle continuent cependant de se poser, entraînant d’âpres négociations entre Dassault Aviation, Airbus et Indra.

«Il faut faire des efforts énormes pour trouver un accord avant les élections allemandes. À partir de juin, ce sera de plus en plus difficile de passer des projets à plus de 25 millions d'euros et en juillet ce ne sera plus possible», expliquait en mars devant le Sénat, Dirk Hoke, patron d'Airbus Defence and Space.

Les carences de budget pour la Bundeswehr ont souvent été pointées du doigt outre-Rhin. En février, Eva Högl, commissaire aux forces armées, critiquait encore la dotation insuffisante en matériel de l’armée allemande. Des manques qui entraînent une «irritation constante» et «affecte la motivation» au sein des troupes, précisait la responsable dans un rapport.

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