Un individu qui faisait une prière musulmane lors d’une messe célébrée dimanche 9 mai dans la basilique catholique Saint-Martin d’Ainay de Lyon a provoqué une scène de panique, annonce Le Monde.
Selon le journal, l’individu s’est d’abord installé au premier rang de la basilique, en train de marmonner. Il a été invité à passer derrière par un paroissien. Après la messe, il aurait dit «Allahu akbar» (Dieu est grand) sur le parvis de l’église en regardant ce paroissien «droit dans les yeux».
L’homme a été encerclé et maîtrisé par 13 policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), appelée pour suspicion d’attaque terroriste. D’après Le Monde, le message passé à la radio de police faisait état d’un «individu avec un sac à dos en train de faire sa prière musulmane dans l’église».
«Un trouble grave de la personnalité»
Placé en garde à vue, l’homme a été déféré à l’audience des comparutions immédiates pour «violence, outrage et rébellion», le 11 mai.
Il s’agit d’un certain Khrdin A, 44 ans, qui aurait expliqué qu’il aimait venir «méditer et prier» dans la basilique romane. Selon une expertise psychiatrique, il présente «un trouble grave de la personnalité». Les forces de l’ordre ont perquisitionné son foyer à Villeurbanne, ne trouvant rien qui témoignerait de sa radicalisation.
Selon son avocate désignée d’office, Laure Ladray, l’affaire serait le résultat d’un emballement irrationnel. «Sans le contexte actuel, rien de tout cela ne se serait passé, il ne serait pas là. Nous sommes dans une période complètement anxiogène», a-t-elle estimé.
Condamné à deux mois d’emprisonnement pour rébellion
Khrdin A. a été relaxé pour la violence et l’outrage, mais condamné à deux mois d’emprisonnement et 100 euros de dédommagement à la partie civile pour rébellion.
L’homme, qui compte 36 mentions à son casier judiciaire, a été maintenu en détention pour purger la révocation d’un précédent sursis de six mois, précise Le Monde.
Quand des musulmans s’introduisent dans des églises
En novembre, un homme vêtu d’une djellaba avait attiré l’attention de la police alors qu’il entonnait des chants musulmans en arabe dans la cathédrale de Clermont-Ferrand. Il aurait soutenu aux fonctionnaires être venu prier dans la cathédrale, car la mosquée était fermée. Les policiers l’ont laissé libre après avoir vérifié son identité parce que son geste ne constituait pas une infraction.
Fin octobre, une cinquantaine d’individus d’origine turque ont fait intrusion dans l'église catholique Saint-Antoine de Padoue à Vienne. Ils ont crié «Allahu akbar» et donné des coups de pied aux bancs de la nef et au confessionnal. Le recteur adjoint a appelé la police mais les voyous ont fui avant l’arrivée des agents.