Invité d’Europe 1 ce mercredi 12 mai, Daniel Saada, ambassadeur d’Israël à Paris, a accusé le Hamas d’être la cause de l’escalade militaire qui se poursuivait dans la matinée.
Depuis plus d’une semaine, Jérusalem-Est connaît des affrontements violents entre des Palestiniens et la police israélienne. L'émissaire de l'Onu pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a déclaré qu'Israël et le Hamas se dirigeaient vers une «guerre à grande échelle».
Les tensions suscitées suite à la menace d'expulsions de Palestiniens de Jérusalem-Est au profit de colons israéliens ont dégénéré en heurts puis en tirs de roquettes du Hamas vers l'État hébreu auxquels Tsahal a répondu par des frappes contre la bande de Gaza.
«Quatre millions d’Israéliens se trouvaient sous le feu de ces missiles. S'il n’y avait pas eu le système de défense antimissile, il y aurait eu des milliers de morts en Israël», expose Daniel Saada, affirmant que les tirs de roquettes palestiniens sont «l'un des crimes de guerre les plus abjects, les plus terribles du XXIe siècle».
50 victimes dans les «frappes chirurgicales» de Tsahal
Interrogé sur les victimes palestiniennes, dont le bilan s’élève à une cinquantaine, le diplomate s’est montré évasif, rejetant la responsabilité sur le Hamas.
«Je m’indigne essentiellement lorsqu'on cible délibérément des civils. Ce qui n’est pas le cas des frappes israéliennes. Nous sommes en train de mener une guerre de défense.»
«Que voulez-vous que nous fassions ? Que nous restions les bras croisés ? Nous considérons que le Hamas est responsable lorsqu’ils prennent délibérément leurs civils pour servir de boucliers humains», poursuit-il, assurant que Tsahal ne visait que des cibles militaires.
«Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre ces frappes le plus chirurgicales possible [...]. Nous visons des cibles militaires du Hamas.»
La menace d’expulsions de Palestiniens, cause du problème?
M.Saada soutient que la dispersion par la force d'un rassemblement de Palestiniens, qui manifestaient contre des expulsions de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, n’est «pas la cause» du problème.
Il considère qu'il n'y a pas de «lien de cause à effet entre le fait qu'on a[it] tiré 850 missiles sur quatre millions de civils et un débat juridique sur huit habitations dans une rue de Jérusalem».
1.000 roquettes tirées et 55 morts
Après une nouvelle nuit de tensions, l’armée israélienne a indiqué avoir achevé ce mercredi à l'aube une vaste «série de raids, frappant des maisons qui appartenaient à des membres de haut rang de l'organisation terroriste Hamas».
Le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus a fait savoir lors d’un point de presse que «plus de 1.000 roquettes» avaient été tirées de Gaza depuis lundi soir, dont 850 ont été interceptées par le bouclier antimissile Dôme de fer ou se sont abattues sur Israël, et 200 sont retombées du côté de l'enclave palestinienne.
Selon le dernier bilan, les hostilités les plus intenses de ces sept dernières années ont fait au moins 48 morts à Gaza, dont 14 enfants et trois femmes, deux Palestiniens de Cisjordanie occupée et cinq Israéliens.