Invité ce mardi 11 mai sur le plateau de La Matinale de CNews, le philosophe Michel Onfray a été interrogé sur la flambée des violences que connaît la France depuis plusieurs semaines qu’il qualifie de «guerre civile».
«Quand des jeunes tirent à bout portant sur un policier simplement parce qu'ils sont en train de se faire contrôler, quand des Français tirent sur des Français, ça s'appelle une guerre civile», estime-t-il.
«Quand des Français tirent sur des Français […], quand il y a des quartiers qui font sécession, cela ressemble à quelque chose qui s’apparente à la guerre civile», renchérit l’essayiste, évoquant l’existence de zones où il a été décidé de «ne plus mettre les pieds».
Il a aussi pointé l’existence de «Français qui ne tirent pas sur d’autres Français parce qu’on les laisse faire dans leurs petits coins».
Un critique invétéré
Michel Onfray ne cache plus depuis longtemps son scepticisme envers la politique des autorités françaises à l’égard des criminels et terroristes. En effet, il avait déjà condamné le verdict prononcé dans l’affaire Sarah Halimi, où les experts psychiatriques ont conclu à une «bouffée délirante» chez le meurtrier de cette femme juive, probablement provoquée par sa forte consommation de cannabis. «Fumer des pétards» ne peut être considéré comme une circonstance atténuante, jugeait le philosophe fin avril sur le plateau de LCI.
Toujours sur LCI, M.Onfray a critiqué le verdict dans une autre affaire sensible: celle des policiers brûlés à Viry-Châtillon (Essonne), dans laquelle la cour d’assises des mineurs de Paris, en condamnant cinq jeunes à des peines de six à 18 ans de réclusion, a acquitté les huit autres accusés.
Pour le philosophe, «il y a un problème en France, c’est que la loi n’est pas respectée».
Sur Europe 1, quatre jours après l’attentat de Rambouillet, Michel Onfray a dénoncé la stratégie gouvernementale dans la lutte contre le terrorisme, pointant des discours non suivis d’actes, mais aussi un manque de «volonté politique». «C’est le retour du blabla […]. La parole présidentielle est totalement dévaluée. La parole des politiques est dévaluée. On ne leur demande pas de parler, on leur demande d’agir», a-t-il tempêté.
Une civilisation qui prend fin
Pour Sputnik, l’écrivain a exposé sa vision de la fin de la civilisation judéo-chrétienne qu’il décrit dans son dernier livre «La Nef des fous: des nouvelles du Bas-Empire». Il s’en prend notamment à la «culture woke» qui milite pour la protection des minorités et contre le racisme, mais qui transgresse selon lui certaines limites. Enfin, il se dit attristé par la «cancel culture», dérivé de cette idéologie, visant à modifier ou à raser des œuvres jugées «offensantes» pour certaines minorités.