Des médecins révoltés suite au blocage de milliers de doses du vaccin d’AstraZeneca au CHU de Tours

Alors que la vaccination est ouverte aux plus de 50 ans, environ 6.000 doses inutilisées du vaccin d’AstraZeneca sont bloquées depuis plusieurs mois au CHU de Tours et ne peuvent être récupérées par les médecins de la ville à cause d’une procédure administrative compliquée.
Sputnik

Environ 6.000 doses du vaccin d'AstraZeneca sont coincées depuis le mois du février au CHU de Tours, rapporte France Bleu Touraine.

Ces doses, commandées par l’Agence régionale de Santé (ARS), étaient réservées aux personnels paramédicaux, médecins et infirmiers du CHU de Tours pour une vaccination complète, comprenant donc deux injections.

Selon le média, certains membres du personnel médical du CHU ont préféré se faire inoculer un autre vaccin, d’autres n’en veulent pas. De plus, comme les personnes de moins de 55 ans ne peuvent plus se faire vacciner avec l’AstraZeneca, les flacons restent inutilisés à la pharmacie de l’hôpital.

Les généralistes ne peuvent pas les récupérer

Une situation qui exaspère plusieurs généralistes, les doses inutilisées ne pouvant être administrées aux autres patients.

Comme ces doses sont réservées aux soignants, il est très difficile de les déclasser et de lever un embargo, explique France Bleu de ses sources. Le CHU de Tours ne peut non plus les utiliser pour vacciner ses patients.

«C'est une aberration de plus de l'administration française. Quand on nous explique qu'il faut vacciner le plus possible, qu'il faut augmenter la cadence, j'ai du mal à comprendre la logique», confie à France Bleu un généraliste.

L’ordre des médecins d’Indre-et-Loire se dit «très surpris» par cette situation et espère que les autorités «sauront répartir» les doses entre «les gens qui ont fait la demande».

L’«enfant terrible» des vaccins?

Actuellement, le vaccin d’AstraZeneca est recommandé en France uniquement aux personnes de plus de 55 ans.

Selon l'Agence française du médicament (ANSM), au 29 avril, 3,8 millions de doses du vaccin suédo-britannique ont été injectées en France et 13.383 cas d’effets indésirables ont été déclarés, principalement pour des syndromes pseudo-grippaux de forte intensité.

Associé à des cas de thrombose atypique parfois létaux, le vaccin ne parvient pas à regagner la confiance des Français. Des centres de vaccination sont parfois obligés de fermer les créneaux dédiés au public prioritaire. Toujours d’après l’ANSM, neuf décès ont été enregistrés suite à des cas de thrombose de localisation atypique.

À la date du 10 mai, 17,8 millions de premières doses avaient été injectées. Actuellement, la vaccination est ouverte aux plus de 50 ans.

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