Même si le Président de la République actuel ne s’est pas encore déclaré candidat pour la présidentielle 2022, de nombreux sondages le donnent face à Marine Le Pen au second tour. Patrick Buisson, politologue et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, prévoit également que la bataille finale opposera ces deux candidats.
Dans une interview dans les Grandes Gueules sur RMC, il a formulé quelques pronostics quant au déroulement de cette élection qui aura lieu dans un an.
«Des astres morts»
L’expert s’est donc penché sur Les Républicains (LR) qui sont affaiblis depuis l’échec en 2017 du candidat François Fillon, éliminé au premier tour. Ce revers avait privé, pour la première fois de l’histoire de la Cinquième République, la droite traditionnelle de second tour.
M.Buisson a affirmé que, quel que soit le candidat des Républicains, ceux-ci «vont affronter cette élection avec un candidat qui apparaîtra comme risquant de ne pas être qualifié pour un second tour». D’après le politologue, pour la première fois dans cette élection, «le réflexe de vote utile, la dynamique de la campagne va jouer contre lui».
«Le Parti socialiste et Les Républicains sont des astres morts. Ils sont toujours dans une logique de réponse économique alors que les problèmes de la société française ne sont pas ceux-là. En tout cas, ce n’est pas l'approche qu’il convient d’adopter», a-t-il par ailleurs expliqué.
Un soutien décisif
Plus tôt, La République en marche (LREM) et le président LR sortant de la région PACA, Renaud Muselier, avaient conclu un accord en Provence-Alpes-Côte d’Azur en vue des élections régionales. Par cette alliance, LR s’est «bien sûr fait piéger», a jugé le 5 mai Xavier Bertrand, ex-président du parti et candidat déclaré à la présidentielle 2022.
D’après lui, tout en étant «un calculateur froid, un destructeur», Emmanuel Macron «sait que son adversaire le plus dangereux c’est la droite républicaine» et que «c’est pour cela qu'il cherche à la briser».
Patrick Buisson est convaincu qu’«une partie des LR va soutenir Macron dès le premier tour», ce qui finalement pourra aider le Rassemblement national.
«Le plus notable, le plus célèbre des LR, Nicolas Sarkozy, serait tenté par un soutien dès le premier tour. Si Sarkozy soutient publiquement Macron et que Macron accepte ce soutien, il ne faudra pas se demander à qui Marine Le Pen doit son élection. C'est démobiliser une grande partie de l'électorat de gauche qui n'ira pas voter pour un candidat soutenu par Sarkozy, le front républicain ne se fera pas», croit le politologue.
D’autres candidats
Dans la course pour 2022, quelques candidats se sont déjà officiellement déclarés, dont le président de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, ainsi que François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan et Xavier Bertrand.
Quant à Nicolas Sarkozy, condamné début mars à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, dans le cadre d'une affaire de corruption et de trafic d'influence, il a clairement affirmé qu'il n'allait pas se présenter à l'élection de 2022.
Tout en expliquant qu'il avait pris cette décision «bien avant la décision du tribunal», il a estimé au journal de 20h sur TF1 qu'il avait «tourné la page».
«Je dirai ce que je pense, je dirai, quand je connaîtrai les candidats, celui ou celle que je soutiens», a-t-il précisé.
Cependant, comme un premier indice, un proche du chef de l'État a glissé que Nicolas Sarkozy «ne dit pas clairement qu’il soutiendra un candidat LR!», selon Le Monde.