«En Russie, on est beaucoup plus libre qu’en France», selon un cafetier installé à Moscou depuis presque dix ans

C’est la sensation qu’en Russie tout est possible qui a attiré ce Français il y a huit ans. Aujourd’hui propriétaire d’une franchise de crêperies dans le pays, Jonathan Belpeer juge au micro de Sputnik qu’ici, «on est beaucoup plus libre qu’en France, surtout dans la restauration», les cafés n’ayant été fermés que ponctuellement durant la pandémie.
Sputnik

Alors qu’en France la réouverture des cafés et restaurants après de nombreux mois de fermeture sanitaire est programmée pour le 19 mai et se fera en plusieurs étapes, les restaurateurs et cafetiers en Russie n'ont été soumis qu’à une fermeture ponctuelle face au coronavirus.

Jonathan Belpeer, un Français venu s’installer dans la capitale russe il y a huit ans, se réjouit auprès de Sputnik du fait de «pouvoir travailler librement» aujourd’hui, même si la pandémie a considérablement affecté ses affaires: la franchise de crêperies «Le Petit Français».

«On est beaucoup plus libre ici qu’en France, surtout dans la restauration», assure-t-il.

C’est notamment cette sensation que la Russie est un «pays où tout est possible, le bien et le pire», qui a poussé Jonathan Belpeer à se rendre, il y a huit ans déjà, à Moscou.

«J’avais envie d’aventures. En Russie, j’ai ressenti un peu le goût du risque et c’est ce qui m’a poussé à apprendre le russe». Un objectif qu’il a atteint en se lançant, avec un ami, dans la vente de crêpes dans la rue à Moscou, proposant aux clients de payer «autant qu’ils peuvent», se rappelle-t-il.

Inscription sur le mur du café: payez autant que vous voulez

«Des montagnes russes»

Installé actuellement dans le célèbre marché Danilovski à Moscou, «Le Petit Français» dispose d’un contrat avec la ville pour vendre ses produits dans un des parcs du centre de la capitale, le parc Gorki. Jonathan a également vendu sa franchise en république du Daghestan et projette de faire de même en Géorgie. En outre, ils vendent dans plusieurs villes de Russie leur mélange pour pâte à crêpe.

Même si les frontières sont fermées, ce qui complique l’achat de produits français, tels que la farine de sarrasin ou le caramel à base de fleur de sel de Bretagne, «Le Petit Français» tente de s’adapter à cette nouvelle réalité et à offrir à sa clientèle, russe et francophone, des produits au goût français.

«Après mon expérience de huit ans en Russie, c’était tellement des montagnes russes que je peux partir dans n’importe quel pays, je n’ai peur de rien», ironise le cafetier, tout en soulignant qu’il «aime la liberté en Russie».

En faisant part de son amour pour la France, qui lui manque tout comme ses compatriotes, Jonathan souligne qu’il voudrait vivre dans les deux pays, se contentant simplement de passer ses vacances dans son pays natal.

«Les Français n’encouragent pas les jeunes à entreprendre», déplore-t-il en précisant qu’il ne s’est pas rendu en Russie pour l’argent, mais «pour montrer aux jeunes qu’avec la volonté, le courage, le travail, on peut arriver à faire des choses dans la vie sans forcément avoir de diplôme».

«En France, les gens ne vous considèrent pas sans diplôme. Donc je voulais reprendre une revanche là-dessus. […] Il suffit de le vouloir, d’y croire, de se battre. Il ne faut pas hésiter, avoir peur», conclut Jonathan.
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