Près de 500 personnes se sont réunies à Mérignac, dans la région de Bordeaux, pour saluer la mémoire de Chahinez B., rapporte France 3. La mère de famille de 31 ans avait été assassinée en pleine rue par son mari, Mounir B., le 4 mai. Celui-ci lui avait d’abord tiré dessus au fusil de chasse, la blessant aux jambes, avant de l’asperger d’essence et de l’immoler par le feu près du logement où elle résidait.
Le rassemblement a réuni des riverains, des élus, mais aussi des collectifs de défense des femmes, qui avaient appelé à la mobilisation. Des fleurs et des bougies ont été déposées devant le domicile de la victime.
«C'était essentiel de rendre cet hommage à Chahinez. Nous voulons dénoncer l'inaction des politiciens face aux féminicides», explique à France 3 Ainhoa, membre du collectif Collages féministes Bordeaux.
Les défaillances de l’État et de la Justice ont en effet été pointées du doigt suite à ce meurtre. Le mari de Chahinez avait déjà été convaincu de «violences volontaires par conjoint» en récidive, le 25 juin. Condamné à 18 mois de prison, dont neuf avec sursis, il avait été relâché le 9 décembre.
En instance de divorce, la victime avait par ailleurs porté plainte contre son époux le 15 mars, pour une agression, a précisé le procureur de la République de Bordeaux. Une semaine avant les faits, Mounir B., qui avait pourtant interdiction d’entrer en contact avec sa femme, l’avait de nouveau prise à partie en tentant de l’étrangler sur le parking d’un supermarché, rapporte le Figaro.
«Elle voulait vivre comme une Française»
Chahinez avait rencontré son mari lors d’un séjour de celui-ci en Algérie, relate Le Figaro, citant une source policière. Elle s’était ensuite installée avec lui en France en 2016, obtenant la nationalité française par son mariage.
Décidée à s’assimiler, la jeune femme se serait alors heurtée à l’hostilité de Mounir B. Un mari décrit comme «autoritaire» et n’ayant «pas peur de la police et de la justice» par une source proche du dossier, rapporte Le Figaro.
«Elle voulait vivre en France comme une Française, mais son mari n'était pas de cet avis. Il voulait une Algérienne comme en Algérie. Elle n'était pas très libre, elle voulait sortir dans des cafés et mettre des jeans, mais lui ne voulait pas», explique encore cette source au quotidien.
Pour faire face aux controverses, les ministères de la Justice et de l'Intérieur ont lancé une mission d’inspection. Celle-ci étudiera notamment les conditions de remise en liberté du suspect.