En déplacement à Avignon où un policier a été abattu par un trafiquant de drogue mercredi soir, Gérard Darmanin a salué «un soldat» qui est «mort au combat, en héros». Voici quelques détails sur ce drame qui a frappé la police.
Tué de deux coups de feu
Les faits se sont produits vers 18h30 dans le secteur de la rue des Teinturiers, un «lieu très sensible en matière de stup», comme l’a précisé à l’AFP le délégué syndical Unité SGP-Police Grand Sud Bruno Bartocetti.
D’après BFM TV, des riverains ont signalé à la police la présence d’un attroupement près d’un point de deal connu. Une fois sur place, l’une des trois équipes envoyées a décidé de procéder à un contrôle d’identité et à d’éventuelles interpellations après avoir remarqué une transaction en cours.
Alors que l’un des agents interpelle l’acheteuse, un autre tente d’interpeller le vendeur qui à ce moment-là sort une arme et lui tire délibérément dessus de sang-froid à deux reprises, a indiqué au média David Fiorentini, délégué départemental Alliance police dans le Vaucluse.
Touché à l’abdomen et au niveau de la poitrine, le policier succombe quelques minutes plus tard malgré les premiers soins prodigués par le SAMU.
L’auteur des tirs toujours en cavale
D’après Le Parisien, qui cite une source proche de l’enquête, un policier aurait tenté de répliquer et fait feu à trois reprises, sans succès, en direction du suspect qui a pris la fuite en trottinette. L’enquête sur ce meurtre a été confiée à la brigade criminelle du SRPJ de Montpellier.
L’AFP a appris d’une source que la police avait interpellé ce jeudi un homme soupçonné d'avoir été présent mercredi soir à Avignon près du point de deal où le policier avait été tué. Le suspect a été placé en garde à vue au commissariat d'Avignon. Deux autres hommes, le tireur et un complice sont toujours activement recherchés.
Père de deux enfants
Des sources de BFM TV témoignent qu’au moment du drame, l’agent était en tenue civile avec un brassard «police» en évidence. Il était âgé de 36 ans et s’appelait Éric. Pacsé, il était père de deux fillettes de cinq et sept ans. David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la Police nationale, précise à BFM TV qu’il était issu d’«une famille de policiers».
De son côté, Le Figaro écrit que ce «policier du quotidien» avait officié dans le Val-de-Marne au sein de la Brigade anticriminalité (Bac) de Chennevières-sur-Marne. Affecté dans un groupe de recherche et intervention (GRI) depuis quatre ans et en grade de brigadier depuis trois ans, il participait parfois à des opérations de maintien de l’ordre dont «la lutte farouche contre ces trafiquants qui minent les quartiers du département», raconte une source au quotidien.
Un homme «exemplaire», «un super collègue, un bon mec, toujours prêt à aider son prochain», comme le décrivent ses collègues au quotidien.
Pas de piste terroriste
Dans un commentaire à Sputnik, une source policière a exclu dès le début la piste terroriste. «Pas de caractère terroriste a priori: lors d’une tentative d’interpellation sur un point de deal, des individus ont surgi et tiré», a-t-elle expliqué.
Département gangréné par le trafic de drogue
Étant l’un des dix départements les plus pauvres de France, le Vaucluse a connu une hausse du trafic de drogue ces dernières années, selon des responsables policiers et judiciaires interrogés par l'AFP.
S’exprimant devant les journalistes à Avignon, Gérald Darmanin a indiqué que depuis le 1er janvier, 83 interpellations pour trafic de stupéfiants au cours de plus de 60 opérations contre les points de deal avaient eu lieu dans le département.
«Les opérations que nous menons démontrent que dans les saisies des policiers, c'est une augmentation de plus de 30% des armes saisies lors d'interpellations dans le trafic de stupéfiants», a détaillé le ministre.