L’épidémie de Covid-19 a quasiment paralysé le fonctionnement du plus grand cimetière de Rome, Flaminio, qui n’arrive plus à traiter les nombreuses commandes de crémation. Les proches des défunts se voient obligés d’attendre pendant des semaines pour récupérer les cendres.
Un scandale a éclaté lorsqu’un père désespéré, le député Andrea Romano, a crié sa colère, le 22 avril, de ne pas pouvoir enterrer son fils de 24 ans mort depuis deux mois. Dans un tweet, il s’est adressé à la maire de Rome, Virginia Raggi.
Un manque de capacités
Près de 1.000 corps étaient à ce moment-là en attente d'être incinérés à Rome, relatait notamment le quotidien Avvenire. Face à une demande croissante de crémations, les fours et le personnel manquent. Ces dernières semaines ont ainsi vu un pic de la crise des cimetières.
Ama, la société qui gère les cimetières de Rome, a répondu que le corps du jeune défunt en question était arrivé au cimetière le 23 février et avait été incinéré le 15 mars.
«Ce qui est arrivé à la famille d'Andrea Romano et aux autres familles est inexcusable. Je suis proche de tous. Je ne peux qu'imaginer l'agonie et la terrible douleur qu'ils vivent», a pour sa part indiqué dans une note la maire de la capitale.
Extension du cimetière
Réunie le 5 mai en session extraordinaire sur la situation des services du cimetière de Rome, l'Assemblée capitoline (Conseil municipal) a approuvé, entre autres, une décision engageant la maire à mettre en œuvre d'urgence toutes les initiatives nécessaires à l’agrandissement du cimetière de Flaminio, notamment par la construction de quatre nouveaux fours crématoires, rapporte Il Quotidiano del Lazio.
Les décisions adoptées prévoient également le recrutement de personnel destiné aux services du cimetière et demandent à Mme Raggi d'installer de nouveaux fours crématoires temporaires, pour effectuer pas moins de 60 crémations par jour.
Un problème qui concerne aussi la France
Bien que dans une moindre mesure, la France a elle aussi rencontré ce problème avec plus de 100.000 décès depuis mars 2020. Ainsi, le cimetière de Villiers-le-Bel (Val d'Oise) a décidé de créer quatre nouvelles allées et plus de 250 concessions en juillet 2020, relate Le Figaro. Le cimetière de Sarcelles, dans le même département, s'était agrandi en urgence dès le début de l’épidémie.
Outre l’élargissement, une solution alternative face au manque de places est de récupérer les concessions, et la place qu'elles occupent, lorsqu'elles arrivent à leur terme. Celles-ci peuvent durer de 5 à 50 ans ou être illimitées, précise le quotidien.
Selon Cimetière de France, la hausse des décès en 2020 dans le pays (+9,1% par rapport à 2019, dit l'Insee) «aura des conséquences dans les mois et années à venir».