Une ville de Suisse trouve un moyen original pour faire filer les mendiants

La ville de Bâle offre un bon de voyage aux mendiants qui, en échange, s’engagent à ne pas revenir dans la ville au moins pendant un certain temps sous peine d’expulsion définitive du pays.
Sputnik

Le service des migrations de la ville de Bâle propose désormais un bon de voyage ainsi qu’un don de 20 francs (18 euros) à tout mendiant qui le souhaite, rapportent les médias suisses.

Le chèque de voyage permet à celui qui le reçoit de se rendre gratuitement vers une destination européenne en train. En échange, les bénéficiaires doivent s’engager par écrit à ne pas revenir en Suisse, au moins pendant un certain temps. S’ils sont à nouveau contrôlés en Suisse, ils risquent l’expulsion définitive du pays.

Selon les médias, une trentaine de personnes, dont la plupart viennent de Roumanie, se sont déjà annoncées.

La CEDH aux secours des mendiants

Plusieurs cantons suisses adoptent une stricte approche à l’égard des mendiants, ce qui est vue d’un mauvais œil par les institutions européennes. Début 2021, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la Suisse, à cause d’une Roumaine qui avait reçu une amende de 500 francs (456 euros) pour avoir mendié à Genève. L’intéressée avait ensuite été placée cinq jours en détention provisoire, car elle ne pouvait pas payer l’amende.

Suite à cette décision de la CEDH, le procureur général genevois a suspendu l’application de la loi sur la mendicité entrée en vigueur en 2008.

Mendicité règlementée à Neuchâtel

En avril 2021, les autorités du canton de Neuchâtel ont elles aussi précisé une disposition en matière de mendicité pour tenir compte de l’arrêt de la CEDH. Ainsi, la mendicité reste autorisée dans le canton dans les cas d’urgence ou occasionnels et est condamnée uniquement quand elle devient «une habitude».

Le procureur général a cependant prévu de maintenir une amende de 500 francs à l’encontre de ceux qui font mendier des enfants ou des personnes vulnérables.

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