Alors que le gouvernement tente de s’attaquer aux arnaques en ligne, en particulier celles liées au drop shipping, des escroqueries téléphoniques plus traditionnelles continuent de proliférer. L’UFC-Que Choisir a ainsi mis en garde les abonnés d’Orange contre des appels de faux techniciens, pouvant faire exploser leur facture de téléphone.
L’association relate l’exemple de Gisèle, 88 ans, contactée par une femme se présentant comme une salariée d’Orange. Celle-ci a demandé à sa victime de la rappeler, prétextant une vérification sur sa ligne. Le faux agent lui ayant bien spécifié de ne pas raccrocher sous peine de voir son abonnement coupé, la senior a ainsi passé 40 minutes au bout du fil, sur un numéro surtaxé. Après six appels du même type en trois jours, la victime a vu sa facture téléphonique afficher un hors forfait de 355 euros, pour des appels en direction de l’Afrique.
Les escrocs récupèrent une partie de l’argent grâce au système de reversement. Les numéros auxquels les faux opérateurs demandent de rappeler peuvent varier, mais sont souvent précédés de l’indicatif international 00, précise l’association d’aide aux consommateurs. L’appel est souvent renvoyé vers des pays d’Afrique, comme le Liberia, le Burundi ou le Lesotho.
Pas de recours
Chez Orange, ce type d’arnaques surnommé «ping call» a été multiplié par trois depuis le début de la crise sanitaire, rapporte l’UFC-Que Choisir. Le dommage est d’autant plus sérieux pour les clients que l’opérateur n’envisage les dédommagements qu’au cas par cas.
Pour éviter de tomber dans le piège, la gendarmerie conseille de consulter l’annuaire inversé des numéros SVA (service à valeur ajoutée), pour savoir si un numéro à rappeler est utilisé frauduleusement. Une autre solution consiste à s’inscrire sur Bloctel, la liste d’opposition au démarchage téléphonique proposée par le gouvernement.
L’UFC-Que Choisir conseille pour sa part de ne pas rappeler inconsidérément, en particulier suite à une demande de réception de colis ou une demande de règlement d’impayé. Il est aussi possible de joindre le service client de la société concernée, pour s’assurer que l’appel vient bien d’elle.
Ce phénomène des «ping call» coûte un peu moins de deux milliards de dollars par an (1,8 milliard d’euros) aux opérateurs téléphoniques, rapportait Le Monde en février 2020, se basant sur des chiffres de la Communications Fraud Control Association (CFCA).