Après le tweet scandaleux que le chef de la diplomatie philippine a adressé à la Chine, Pékin a exhorté Manille à observer les règles d’«étiquette de base» ainsi qu’à respecter la souveraineté chinoise.
Dans un message posté le 3 mai, le ministre philippin des Affaires étrangères, Teodoro Locsin, a ordonné aux navires chinois patrouillant en mer de Chine méridionale de «se casser». Plus tard, il a annoncé avoir présenté ses excuses«à son ami Wang Yi», à la tête de la diplomatie chinoise.
En réponse, la Chine a invité les Philippines à cesser d’entreprendre des démarches qui risquent de compliquer davantage la situation:
«Les faits ont à plusieurs reprises prouvé que la diplomatie du haut-parleur est incapable de changer les faits et ne peut que torpiller la confiance mutuelle», a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’administration assure que Pékin a «toujours collaboré avec les Philippines en vue de résoudre leurs différends et de promouvoir la coopération par le biais de consultations amicales».
Période de tensions
Début mars, la tension est montée d’un cran entre Pékin et Manille lorsque des centaines de bateaux chinois ont été détectés dans la zone économique exclusive philippine.
Par la suite, le ministère philippin des Affaires étrangères a accusé les garde-côtes chinois d’«activités belliqueuses» à l’encontre des navires philippins patrouillant près du récif de Scarborough, contrôlé par la Chine mais revendiqué aussi par Manille.
Le récif de la discorde
Le récif se trouve à 230 kilomètres de Luçon, l’île principale des Philippines. Pékin le contrôle depuis 2012 en dépit de la décision de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) qui en 2016 avait estimé que Pékin n’avait aucun droit historique sur cette zone stratégique.
La semaine dernière, le Président philippin, Rodrigo Duterte, a refusé de mettre fin aux patrouilles en mer de Chine méridionale, arguant que la souveraineté de son pays dans la zone concernée n’était pas négociable.