En Côte d’Ivoire, des victimes du travail temporaire réclament la stricte application de la loi

Le collectif des travailleurs victimes du travail temporaire de Côte d’Ivoire, dans le cadre de la célébration de la fête du Travail, réclame la stricte application du décret du 7 mars 1996 sur le travail temporaire pour «mettre fin à la servitude professionnelle».
Sputnik

Lors d’une rencontre avec la presse, samedi 1er mai à la Bourse du travail de Treichville, en Côte d’Ivoire, le porte-parole du collectif des travailleurs victimes du travail temporaire de Côte d’Ivoire Savané Mamadou et son adjoint Herman Zinsou ont dénoncé la violation, par de nombreuses entreprises, des dispositions des textes en vigueur qui recommandent qu’après six mois de travail, l’employé bénéficie d’un contrat à durée indéterminée (CDI).

«Le Code du travail qui balise le fonctionnement du travail, en son article 11.5, stipule que tout prêt de main-d’œuvre à but non lucratif est autorisé. Mais tout prêt de main-d’œuvre à but lucratif n’est autorisé que dans le cadre du travail temporaire. Tout autre contrat en dehors de celui-ci est nul. La mission ne peut excéder trois mois renouvelables par des avenants d’un mois chacun», revendiquent-ils.

En effet, passés six mois, l’article 3 dit que le travailleur en question est placé au sein de l’entreprise utilisatrice pour un contrat à durée indéterminée par l’entreprise de travail. «Cette disposition n’est pas appliquée  en Côte d’Ivoire et c’est ce que nous réclamons», poursuit Herman Zinsou.

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Pour Savané Mamadou, le gouvernement n’est pas trop regardant sur le monde du travail car il existe encore de nombreuses entreprises qui utilisent les maisons de placement pour employer des travailleurs et qui, à la fin du contrat qui lie ces entreprises aux travailleurs temporaires, refusent de d’appliquer la loi.

«Nous demandons à l’État de Côte d’Ivoire, via le Premier ministre et le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, de faire de telle sorte que les lois qui sont votées pour garantir un travail décent soient appliquées car de nombreuses familles sont dans la précarité et les travailleurs qui prennent le devant de la lutte sont jetés à la rue», a-t-il dénoncé.

Le collectif des travailleurs victimes du travail temporaire de Côte d’Ivoire est affilié à l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), dont le secrétaire national chargé du juridique et du contentieux est Théodore Achi N’gbéchi. Selon lui, les entreprises utilisatrices ainsi que tous les entrepreneurs qui placent les travailleurs sont tous en violation de cette disposition et il interpelle «toutes les composantes de l’État sur l’application des textes».

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