Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a demandé pardon pour ses propos sur le général Qassem Soleimani après la fuite d’un enregistrement de sa conversation avec l'économiste iranien Saeed Leylaz, notamment dans le New York Times.
«Je tiens à souligner que mes paroles ne diminuent en rien la grandeur du général Soleimani et son rôle irremplaçable dans le rétablissement de la sécurité en Iran, dans la région et dans le monde. J'espère que le peuple iranien, tous les admirateurs du général Soleimani et surtout ses proches me pardonneront», a-t-il indiqué dans un message publié sur son compte Instagram.
Le ministre avait précédemment déploré la fuite dans les médias de l'enregistrement de sa conversation et constaté que cette publication avait été transformée en véritable conflit interne.
Le Président Hassan Rohani a laissé entendre par la suite que cette fuite visait à semer «la discorde» à Téhéran.
Soleimani et l’accord nucléaire
Certains médias étrangers, dont le New York Times, ont diffusé il y a une semaine des extraits d’une bande sonore sans préciser comment ils l’avaient obtenue et d’où venaient les fuites.
Dans les extraits divulgués par le New York Times, Mohammad Javad Zarif fait l'éloge de Qassem Soleimani et révèle qu'en l'assassinant en Irak les États-Unis ont porté un coup dur à l'Iran, plus sérieux que s'ils avaient anéanti une ville entière.
Toutefois, il déclare également que certaines des actions du général avaient porté préjudice au pays, citant entre autres son action contre l'accord nucléaire conclu par l'Iran en 2015.
Soleimani et la Russie
Mohammad Javad Zarif y révèle qu’un rôle important dans la politique étrangère de l’Iran et les négociations avec Moscou avait été joué par l’ancien commandant de la Force Al-Qods, la branche d'élite des Gardiens de la révolution islamique, qui a été tué il y a un an en Irak à la suite d’une frappe américaine.
Toujours selon le journal, il affirme que la Russie ne voulait pas que l'accord aboutisse, car il n'était pas dans l'intérêt de Moscou que l'Iran normalise ses relations avec l'Occident. Dans ce contexte, il raconte que Qassem Soleimani s'était rendu en Russie pour empêcher l'accord sur le nucléaire.