Une 4e vague à l’horizon? Les Parisiens préfèrent «penser printemps»

Le pic de la 3e vague est passé, selon le gouvernement, qui a annoncé le plan de déconfinement. Une bonne nouvelle qui a fait se lever un vent d’optimisme parmi les Parisiens. Ils ne cachent pas leur impatience, sans se soucier de l’hypothèse d’une quatrième vague pour le mois de juin. Témoignages.
Sputnik

Le troisième déconfinement à peine en vue, les Parisiens ne semblent guère anxieux à la perspective d’être submergés par une quatrième vague de Covid: «je pense qu’on s’habitue, c’est rentré dans le quotidien des Français, donc je fais avec», lance une Parisienne au micro de Sputnik. Pour elle, la lassitude a pris le pas sur l’inquiétude. Le variant indien a finalement été détecté sur le territoire, une nouvelle qui laisse de marbre cette étudiante: «dans mon entourage, personne n’a eu de variant, donc ça ne m’atteint pas.»

Toutes les personnes interrogées partagent le même ras-le-bol: «le couvre-feu à 19h, il y en a marre, j’ai hâte de sortir plus tard le soir», lance un étudiant, qui nous confie s’être fait récemment vacciner grâce à des doses non utilisées. Cette autre riveraine se dit plutôt rassurée depuis qu’elle a été vaccinée à l’AstraZeneca, mais s’interroge dorénavant sur son efficacité face aux nouveaux variants brésiliens et indiens qui circulent dans l’Hexagone.

Variant indien: quels risques pour la France à l’heure de l’allègement des mesures sanitaires?
Pour cet autre riverain, la réouverture et l’arrivée des beaux jours va pousser «les gens à se décontracter, se détendre» et donc faire moins attention, estime ce Parisien, qui admet avoir «hâte de se barrer».

«Le couvre-feu à 19h, il y en a marre!»

Bien que la situation épidémique française soit pire qu’au printemps dernier, avec 30.000 nouveaux cas quotidiens et près de 6.000 patients en soins intensifs, la France se prépare à un déconfinement par étapes. Au mois de mai 2020, 2.600 patients étaient hospitalisés en réanimations et 1.000 à 2.000 nouvelles contaminations été recensés.

Selon les dernières modélisations de l’Institut Pasteur, la France pourrait faire face à une 4e vague dès le mois de juin, notamment en raison du variant britannique, devenu dominant en France. Le variant indien a finalement été détecté sur le territoire et au vu du rythme de vaccination, jugé trop lent –9,77% des Français sont totalement vaccinés à ce jour –, la situation inquiète certains épidémiologistes.

«De toute façon, pour la 4e vague, à part attendre et voir ce qui se passe, je pense qu’objectivement, on ne peut pas en dire plus», lance un Parisien exaspéré par ces nouvelles informations en continu.

Déconfinement: la quatrième vague, scénario inévitable ou stratégie de la peur?
À en croire les personnes interrogées par Sputnik, tous n’attendent qu’une seule chose, le retour à la vie d’avant. Si le bout du tunnel se profile, attention à ne pas être trop optimiste.

Des «freins d’urgence» pour éviter le rebond

Le plan de déconfinement signifie-t-il pour autant un retour à la normale? Pas vraiment. La réouverture des lieux culturels, des bars et des terrasses pourrait se voir bloquée dans les départements où l’incidence dépasse les 400 cas hebdomadaires pour 100.000 habitants, a prévenu le chef de l’État. Des freins d’urgence seraient alors actionnés et plusieurs départements où le taux d’incidence reste élevé seraient concernés. Sont notamment concernés la Seine–Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise, les Bouches-du-Rhône, l’Essonne, la Seine-et-Marne, l’Oise, Paris, la Sarthe, les Hauts-de-Seine, Loire, Haute-Loire, Haute-Marne et les Yvelines.

Les médecins appellent alors à élargir la campagne de vaccination. Un appel entendu puisqu’Emmanuel Macron a annoncé dans un post Twitter que toutes les personnes âgées 18 ans et plus pourront se faire vacciner dès le 15 juin.

Cependant, la France fait face à un manque de doses et la défiance envers les vaccins est encore omniprésente. La dernière enquête CoviPrev menée par Santé publique France, constate que moins de 60% de la population compte se faire vacciner.

De fait, certains s’inquiètent d’un scénario similaire à l’année 2020, où les Français ont pu profiter de l’été pour mieux se faire reconfiner au mois d’octobre…

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