Êtes-vous un citoyen américain qui n’a pas encore mis à jour la dernière version «la plus sûre» de Microsoft Exchange? Ne vous inquiétez pas, le FBI l’a peut-être déjà fait pour vous.
Marc Ruskin, ressortissant français, a passé 20 ans en tant qu’agent spécial du FBI –poste pour lequel il a reçu cinq éloges. Également ancien procureur de district adjoint à Brooklyn, New York, il est l’auteur du livre The Pretender: My life undercover for the FBI (Éd. Thomas Dunne Books). Il ne se dit pas surpris par les méthodes du FBI:
«Le droit pénal n’est pas très clair à ce sujet. Si le FBI a un mandat pour réparer un ordinateur, il n’a pas le droit d’utiliser ce qu’il trouve à l’intérieur de celui-ci. Néanmoins, s’il trouve quelque chose de criminel, cela peut être problématique pour la personne à qui appartient l’ordinateur. La question est comment contrôler les enquêtes et les superviser pour s’assurer que les droits des compagnies et des individus sont protégés. Normalement, un mandat devrait suffire…»
Est-ce que le choix de cible de ces «réparations» policières est objectif? Marc Ruskin explique que ces dernières, années, les plus importantes agences du gouvernement ont été politisées. Les derniers directeurs du FBI se sont laissé influencer par la Maison-Blanche pour savoir sur qui ils enquêtaient et comment.
«Est-ce que le politique peut jouer sur la cible d’une enquête? C’est fort possible. Et quand on voit le témoignage du directeur du FBI, on comprend que ces enquêtes ne sont pas forcément basées sur des données, mais plutôt sur des opinions qui sont tenues par la Maison-Blanche et pas nécessairement sur les opinions des agents du FBI qui travaillent sur le terrain.»
Pendant ce temps, une autre menace préoccupe les autorités américaines. Le département de la Sécurité intérieure a annoncé une nouvelle mission pour purger les «extrémistes» de ses rangs. Qu’est-ce que cela signifie exactement? L’ancien procureur adjoint compare la situation actuelle à celle des États-Unis des années 1950 et du sénateur Joe McCarthy et des purges:
«À cette époque, les purges ciblaient les socialistes. Maintenant, on assiste plus ou moins à la même chose mais contre ceux qui ne sont pas alliés avec la gauche! Ce n’est même pas contre l’extrême droite, mais le centre-droite ou des gens qui n’auraient pas été considérés comme de droite il y a dix ans –centristes ou presque centre-gauche. La définition de la droite a changé et si on ne suit pas exactement l’orthodoxie qui a cours, on est attaqué. Je n’ai constaté aucune base valable pour faire une enquête à l’intérieur du département de Sécurité intérieure et je doute vraiment qu’il y ait des problèmes d’extrémistes au sein de l’organisation.»