Au cours d’une altercation, une mère âgée de 32 ans, a été violemment frappée au visage par un homme, rapporte le quotidien régional martiniquais France-Antilles. Les faits, qui remontent au 19 mars dernier, se sont produits au moment où la femme allaitait son enfant de deux ans sur le parking d’une boulangerie à Sainte-Luce, en Martinique. Après ses remarques selon lesquelles il était interdit d’allaiter sur la voie publique, la protagoniste, se sentant «en danger», l’a frappé avant de recevoir un violent coup de poing au visage.
«J’étais coincée entre la portière de ma voiture et lui. Il m’empêchait de passer. Alors je me suis mise à crier, mais personne n’est venu, alors je l’ai frappé», affirme-t-elle à France-Antilles.
Fracture du plancher de l’orbite
Cette sage-femme par profession a en fait eu une fracture du plancher de l’orbite et s’est vue attribuer 30 jours d’ITT. Son agresseur, qui s’est avéré être pompier, a également reçu plusieurs jours d’ITT. La victime a porté plainte le lendemain des faits, l’affaire est toujours en cours. Les décisions de justice n’ont pas encore été actées.
Bien que l’incident date d’il y a plus d’un mois, la mère agressée se sent toujours angoissée.
«Je suis toujours stressée. J’ai repris le travail, mais c’est très difficile. Je fais tout mon possible pour que cet épisode soit loin derrière moi», a-t-elle témoigné auprès du quotidien régional.
L’allaitement «en public», ce qu’en dit la loi
La remarque de l’homme d’ailleurs semble infondée au regard du droit. D’après un article de Martine Herzog-Evans, maître de conférences à l’université de Nantes, publié sur le site de La Leche League, association internationale de soutien et d'information à l'allaitement maternel, dans le droit français «aucune disposition générale et nationale ne prohibe l’allaitement dit “en public“».
Selon la professeur, il est parfois opposé aux mères allaitantes qu’elles commettraient un «attentat à la pudeur». Pourtant, depuis l’adaptation du nouveau Code pénal en 1994, cette notion même n’existe plus dans le système juridique français. La spécialiste explique qu’à la place le droit prévoit l’exhibition sexuelle, ce que le fait de nourrir un enfant de son lait n’est certainement pas.