Canal d’Istanbul: les banques turques voient le projet d’un mauvais œil, selon Reuters

Les grandes banques turques ne sont pas prêtes à financer la construction du canal d’Istanbul destiné à désengorger le détroit du Bosphore, notamment à cause des risques environnementaux, rapporte Reuters. Le projet suscite également des inquiétudes de Moscou.
Sputnik

Le projet fou de construire un canal alternatif au détroit du Bosphore nourri par Recep Tayyip Erdogan n’inspire guère les grandes banques turques, relate Reuters.

Selon quatre banquiers contactés par l’agence, leurs institutions sont réticentes à l’idée de financer le canal d’Istanbul qui doit relier la mer Noire à la mer Marmara, et dont la longueur prévue est de 45 kilomètres.

Alors que le Président turc soutient que le nouveau canal désengorgera le détroit du Bosphore, le maire d’Istanbul et de nombreux citoyens s’opposent au projet, évoquant de graves conséquences pour l’environnement, constate Reuters.

Risques trop élevés

L’agence rappelle que six grandes banques turques, dont Garanti Bank, Is Bank et Yapi Kredi, ont signé un accord de principe pour un investissement responsable, formulées sous l’égide de l’Onu. Ce document engage les signataires à éviter de porter préjudice à la planète et à ses habitants.

Bien qu’Ibrahim Kalin, conseiller de Recep Tayyip Erdogan, est persuadé que le projet attirera investisseurs comme créanciers, les risques seront trop élevés pour la plupart des banques turques, le projet pouvant être suspendu voire abandonné à une étape avancée, indique Reuters.

«Aucune banque turque, publique ou privée, n’est en mesure de prendre un tel risque», confie à l’agence un ex-banquier.

Préoccupations de Moscou

Le projet suscite également des inquiétudes de l’autre côté de la mer Noire, Moscou étant préoccupé par le fait que le futur canal ne sera pas régulé par la convention de Montreux. Ce traité datant de 1936 garantit la libre navigation des navires civils dans les détroits turcs.

Plus tôt en avril, Vladimir Poutine avait demandé au cours d’un appel téléphonique passé à son homologue turc de préserver ce traité dont une éventuelle suspension pourrait faciliter l’accès à la mer Noire des navires de guerre de pays non riverains, comme les États-Unis et d’autres États membres de l’Otan.

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