Un lot du vaccin Spoutnik V attendu en Turquie avant le lancement de la coproduction

Le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, a annoncé que la Russie enverrait un lot de Spoutnik V à Ankara avant le début de la coproduction de ce vaccin russe anti-Covid sur le territoire turc prévue par un nouvel accord avec Moscou.
Sputnik

La Turquie recevra un lot du vaccin russe contre le coronavirus Spoutnik V pour l’utiliser alors que ses entreprises se préparent à en produire sur le sol turc, a déclaré ce mardi 27 avril le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, aux médias turcs.

«Un accord de production conjointe du Spoutnik V a été signé. Nous préparons en outre un accord permettant d’utiliser le vaccin russe avant même le début de la coproduction. Dans les prochains jours, nous déciderons combien de doses arriveront en Turquie avant le début du processus de production. Nous en informerons le public», a indiqué le ministre.

Le 26 avril, le Fonds d’investissements directs de Russie (RFPI) a annoncé avoir conclu un accord avec la société pharmaceutique turque Viscoran Ilac sur la production locale du Spoutnik V. Selon RFPI, plusieurs entreprises du groupe devraient commencer à fabriquer ce vaccin dans les prochains mois.

Au moins 83% des plus de 65 ans déjà vaccinés en Turquie

Selon M.Koca, le taux de personnes immunisées contre le Covid-19 est en hausse en Turquie alors que les autorités œuvrent pour diversifier les vaccins.

«La campagne de vaccination prend de l’ampleur. Le taux de personnes vaccinées chez les plus de 65 ans a atteint 83% ou 84%. Mais nous comptons porter ce chiffre à plus de 90%. Quelque 21,5 millions d’injections ont déjà été faites», a précisé le ministre.

Il a rappelé que l’âge moyen des patients hospitalisés avait diminué, insistant sur la nécessité de poursuivre la campagne de vaccination tout en maintenant les restrictions sanitaires. Le 26 avril, Recep Tayyip Erdogan a annoncé un reconfinement s’étalant du 29 avril au 17 mai, alors que le nombre quotidien de cas ne cesse de croître ces dernières semaines, jusqu’à atteindre le 16 avril un pic de 63.082 nouvelles personnes infectées.

L’objectif à atteindre: moins de 10.000 nouveaux cas par jour

Les autorités turques se fixent actuellement comme objectif principal de réduire le nombre de nouveaux cas signalés en 24 heures à moins de 10.000, après la fin du Ramadan.

«Il est impossible d'y parvenir uniquement grâce au respect des restrictions par les 84 millions d’habitants du pays. Nous avons donc l’intention d'accélérer le plus possible le processus de vaccination», a noté le ministre.

Selon lui, «il y a un groupe de personnes qui exagèrent l'importance des effets secondaires du vaccin, oubliant la menace représentée par le coronavirus. Cependant, au fur et à mesure que l'efficacité et les propriétés protectrices du vaccin se réalisent, il y a une tendance à l'augmentation du nombre de ceux qui ont été vaccinés», a conclu M.Koca.

Le Spoutnik V approuvé dans plus de 60 pays

Le vaccin à deux doses Spoutnik V, conçu par le Centre d’épidémiologie et de microbiologie Gamaleïa de Moscou, a déjà été homologué par les régulateurs de plus de 60 pays qui comptent au total 3 milliards d’habitants.

D’après une analyse des données de 3,8 millions de Russes vaccinés, son efficacité est de 97,6%, ce qui est supérieur à celle précédemment publiée par la revue médicale The Lancet (91,6%). La préparation occupe actuellement le deuxième rang mondial quant au nombre d’autorisations données par les régulateurs nationaux.

Début avril, une agence de voyages turque a annoncé à Sputnik que certains de ses concitoyens étaient intéressés par des voyages en Russie lors desquels ils pourraient notamment se faire administrer le vaccin anti-Covid du centre Gamaleïa.

Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, avait précédemment annoncé que les autorités russes avaient reçu des propositions de la part de représentants de certains pays européens sur la possibilité d’organiser des voyages de vaccination en Russie. Il a toutefois souligné que l’immunisation de leur propre population restait prioritaire pour les autorités russes.

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