Lavrov évoque des «moments schizophréniques» dans la communication de Washington

«Pire que la guerre froide»: Sergueï Lavrov s’est penché dans un entretien avec Sputnik sur l’état actuel de la coopération entre la Russie et les États-Unis, qualifiant de «schizophréniques» certaines allocutions récentes du gouvernement américain.
Sputnik

Dans une interview à Sputnik, le chef de la diplomatie russe s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité dans les relations russo-américaines. Il a constaté un déficit de respect et de compréhension mutuels mais a souligné que la Russie était toujours prête à travailler avec les États-Unis sur un pied d’égalité.

Rencontres de haut niveau

La Russie est en train de travailler sur tous les aspects de la proposition américaine d’organiser une rencontre entre les deux chefs d’État et l’idée du Président Biden a été reçue positivement par Kremlin, a assuré Sergueï Lavrov.

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De son côté, M.Lavrov s’est dit prêt à rencontrer son homologue américain, Antony Blinken, dans le cadre de la rencontre ministérielle du Conseil de l’Arctique qui est prévue en Islande le 20 mai 2021. Le ministre russe des Affaires étrangères se rendra à Reykjavik le mois prochain pour prendre le relais de la présidence de cet organisme intergouvernemental des collègues islandais.

Selon Sergueï Lavrov, la possibilité de se parler à l’occasion d’une conférence multilatérale a été discutée avec le chef de la diplomatie américaine lors de leur conversation téléphonique après l’intronisation de M.Biden.

Des «excès» et des «moments schizophréniques»

Le chef de la diplomatie russe a qualifié d’«excès» des propos du Président américain sur Vladimir Poutine tenus lors d’un entretien avec la chaîne ABC News. Là, le 46e Président des États-Unis a déclaré que le chef d’État russe «payerait le prix» de son ingérence dans les présidentielles américaines et a répondu positivement à la question directe qui lui était adressée, à savoir si son homologue russe était un «tueur».

«Et parfois on est témoin de moments schizophréniques dans les déclarations de certaines personnes à Washington. Il n’y pas longtemps, une porte-parole de la Maison-Blanche a annoncé que la politique de sanctions contre la Russie se poursuivrait, que les sanctions apportaient les effets sur lesquels Washington comptait, et que les sanctions visaient à réduire les tensions dans les relations entre les États-Unis et la Russie», a estimé M.Lavrov.

Perspectives et «lignes rouges»

La seule voie pour changer les relations russo-américaines est celle du respect mutuel et du respect du droit international, notamment des Statuts de l’Onu, a mis en exergue le ministre, appelant notamment les États-Unis à «arrêter d’agir en tant qu’unique souverain» et à «cesser d’essayer de faire renaître un monde unipolaire, de construire un monde dans lequel tous obéissent aux pays occidentaux».

«Sinon, ce sera leur choix. Sinon, on vivra […] dans des conditions encore pires qu’à l’époque de la guerre Froide. Je crois que pendant la guerre Froide, les tensions ont été bien sûr très sérieuses, des situations précaires, des situations risquées se sont produites à de nombreuses reprises. Mais il y avait un respect mutuel dont on voit le manque aujourd’hui», a résumé M.Lavrov.

Le haut fonctionnaire a rappelé les propos de Vladimir Poutine dans son allocution à l’Assemblée fédérale, à savoir que la Russie était «ouverte à la gamme la plus élargie de coopérations, si celles-ci répondent à ses intérêts». Mais en même temps, «nous réagirons durement aux tentatives de franchir les lignes rouges que […] nous tracerons nous-mêmes», a indiqué Sergueï Lavrov.

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