Dupont-Aignan: «Nos enfants seront les esclaves des Chinois ou des Américains»

Tandis que les États-Unis ont initié un plan de relance massif et que la Chine «est en train de conquérir le monde», Nicolas Dupont-Aignan a fustigé la dépendance de la France à l’égard de Bruxelles dans l’application du plan de relance européen alors que celui-ci n’a pas encore démarré.
Sputnik

Invité de Sud Radio ce mardi 27 avril, le président de Debout la France, en lice pour la présidentielle de 2022, a dit tout le mal qu’il pensait du plan de relance économique européen.

40 sur 750 milliards pour la France

En juillet dernier, un accord historique des 27 a été adopté pour un fonds de relance doté de 750 milliards d'euros, dont une partie sera octroyée sous forme de subventions.

Paris peut prétendre à près de 40 milliards d'euros de subventions et Bruno Le Maire s'est dit confiant lundi dans le fait d'obtenir les fonds début septembre. L'Allemagne devrait obtenir près de deux fois moins, les fonds ayant été définis en fonction des besoins. L'Espagne et l'Italie devraient être les principaux bénéficiaires avec près de 70 milliards d'euros chacun.

«À Bruxelles, on a des boutiquiers qui n'avancent pas»

Le député de l’Essonne a fustigé l’idée que le plan de relance soit orchestré par Bruxelles, estimant que la France peut s’occuper elle-même de sa relance économique. Pour l’élu, «ça ne sert à rien de passer par des procédures bureaucratiques européennes, alors qu’on a la Banque centrale européenne qui peut financer, pays par pays».

Ces 40 milliards, «c’est l’argent des Français qui part à Bruxelles et qui revient. Quand on dit 40 milliards de plan de relance pour la France, la France à la fin paie 80!», a-t-il affirmé.

Le politique n’a pas manqué de comparer la situation en Europe avec la Chine et les États-Unis:

«D’un côté, on a la Chine qui repart et investit massivement dans les nouvelles technologies» et qui «est en train de conquérir le monde», martèle-t-il. «De l’autre, on a les États-Unis qui réagissent. Et à Bruxelles, on a des boutiquiers qui n'avancent pas alors même que la France pourrait avoir son propre plan de relance.»

«Nos enfants seront les esclaves des Chinois ou des Américains»

En effet, les États-Unis ont récemment adopté un plan de relance massif de 1.900 milliards de dollars (1.600 milliards d'euros) et Joe Biden a dévoilé fin mars un projet pour les infrastructures à plus de 2.000 milliards de dollars (1.650 milliards d’euros).

Évoquant la situation aux États-Unis, Dupont-Aignan fustige qu’«en Europe, le plan de 750 milliards [ne soit] toujours pas parti».

Un plan de relance passant par Bruxelles signifie «nourrir un système qui ne marche pas», assure le président de Debout la France, qui souhaite «que la France aide ses entreprises, investisse dans l’avenir.»

Mais actuellement, selon lui, la France est en train de prendre du retard au niveau technologique, ce qui «veut dire que nos enfants seront les esclaves des Chinois ou des Américains».

La France ne touchera pas son chèque avant septembre

L’argent de la relance promis par l’UE préoccupe beaucoup la France et ses ministres. En déplacement à Rome le 19 mars pour rencontrer son homologue ainsi que les ministres du Développement économique et de l'Innovation technologique, Bruno Le Maire a jugé tout retard dans le plan de relance européen inacceptable.

Toutefois, la donne a changé fin avril. Le ministre de l'Économie a indiqué le 26 de ce mois sur Europe 1 que la France recevrait début septembre, et non au début de l'été comme prévu initialement, les cinq premiers milliards du fonds européen pour la relance.

La France a appelé mardi la Commission européenne à examiner les plans de relance nationaux qui lui seront soumis cette semaine par les États membres «le plus vite possible», afin qu'ils deviennent une «réalité concrète pour les citoyens européens».

«Nous avons perdu trop de temps. La croissance chinoise est repartie. Les États-Unis sont en plein essor. L'Union européenne doit rester dans la course», a déclaré le ministre français des Finances Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand Olaf Scholz.
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