«Personne n’en veut»: l’AstraZeneca n’attire pas grand monde malgré la vaccination pour les métiers prioritaires

Malgré les efforts déployés par Olivier Véran pour vanter les avantages du vaccin d’AstraZeneca, les professionnels qui ont un droit prioritaire à l’accès à la vaccination semblent plutôt réticents. Ils étaient ainsi peu nombreux samedi dans le centre de vaccination du XIIIe arrondissement de la capitale, constate Le Parisien.
Sputnik

Transformée en centre de vaccination, la caserne Masséna, dans le XIIIe arrondissement de Paris, n’est pas submergée par les visiteurs. «Comme on propose de l’AstraZeneca, personne n’en veut. Si c’était du Pfizer, il y aurait la queue jusque-là», explique un sapeur-pompier cité par Le Parisien. Ce qui va à l'encontre de ce qu’affirme Olivier Véran, selon lequel la vaccination avec ce médicament «repart à la hausse» malgré certains cas de caillots sanguins.

Le ministre de la Santé a notamment vanté lors d’une conférence de presse du 22 avril les avantages du vaccin controversé qui sème le doute quant à ses effets indésirables.

Le 24 avril, seules 92 personnes ont reçu une injection dans ce centre, précise Le Parisien.

Une liste élargie

Pour être vacciné à Masséna, il faut avoir plus de 55 ans. L’accès prioritaire est également réservé aux forces de l’ordre, au corps enseignant, à la protection de l’enfance et, depuis peu, aux «métiers de bouche», signale une affiche accrochée sur les barrières.

Le Canard enchaîné a affirmé le 21 avril que le gouvernement préparait une campagne de communication avec des stars de plus de 55 ans, comme l’actrice Mimi Mathy, l'animateur Arthur et la chanteuse Sheila, face à la méfiance persistante envers l’AstraZeneca. Or, Sheila a rapidement démenti sur Twitter avoir été contactée.

La liste des professionnels pouvant bénéficier d’un coupe-file s’est élargie depuis le 24 avril, précise le quotidien. Elle comprend désormais les chauffeurs de taxi, les agents de nettoyage, les caissiers, les professionnels des pompes funèbres incapables de télétravailler.

Des optimistes

Une Cambodgienne de 55 ans, arrivée en France en 1979 et déjà vaccinée souhaite savoir si sa sœur, qui travaille dans un restaurant chinois, peut se faire immuniser. À la question de savoir si les effets secondaires la préoccupent, elle répond: «On a connu la guerre, la misère. Nous, on ne discute pas, on prend ce qu’on nous donne.»

La quasi-totalité des personnes interrogées par Le Parisien à Masséna n’ont pas peur de l’AstraZeneca. Ainsi, une enseignante de 55 ans se réjouit: «C’est un excellent vaccin, toute la population britannique l’a reçu, avec succès, allez-y».

Pour la directrice d’une école du quartier, «Il faut arrêter de chipoter. C’est une immense chance d’avoir un vaccin, plein de pays pauvres n’y ont pas accès.»

Olivier Véran a invité «les Français à se faire vacciner avec tous les vaccins disponibles, y compris l’AstraZeneca, car on a toutes les garanties qu’ils sont efficaces et qu’ils les protègent des risques de formes graves». Ce qui ne semble pas pour l’instant convaincre tout le monde.

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