Avant même que Joe Biden n’entre à la Maison-Blanche, il affirmait vouloir mettre en place un partenariat avec l’Amérique latine pour la stabilité et la sécurité, plus particulièrement avec l’Amérique centrale.
Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) sur les questions ibériques, explique que le problème remonte à la campagne présidentielle:
«Joe Biden est victime de sa campagne électorale. Il a voulu faire des gestes en direction des communautés d’origine latine, et en particulier mexicaine et centre-américaine qui ont le droit de vote aux États-Unis... Ces mesures ont bénéficié d’une grande couverture médiatique et ont provoqué un appel d’air. Il y a eu donc une interprétation différente qui a été faite de ces déclarations par les pays émetteurs de migrants. Ils ont interprété les propos du candidat Joe Biden comme une ouverture totale des frontières.»
En attendant, Joe Biden a envoyé des représentants au Mexique et au Guatemala pour demander à ces pays de contribuer à empêcher les migrants d’atteindre la frontière. Il envisagerait même de payer certains pays, voire de leur envoyer des vaccins contre le Covid-19 afin de les inciter à endiguer la vague de migrants. Cela suffira-t-il? Pour Jean-Jacques Kourliandsky, le problème ne réside pas dans le fait d’aider financièrement les pays d’où viennent les migrants:
«Joe Biden a annoncé 4 milliards de dollars pour l’aide au développement. Le problème qui se pose, c’est d’être certain que cette aide va arriver à destination. La justice américaine a inculpé un député du Honduras, frère du Président, lui-même impliqué dans une filière de trafic de stupéfiants. Le Président du Salvador fait voter les lois à la mitraillette… On se trouve dans des problèmes de faisabilité.»