«Sanctions»: les USA ont plus que doublé leurs importations de produits du Xinjiang depuis janvier

Alors que les USA mènent depuis plusieurs années une véritable guerre économique contre la Chine et ont parlé de «génocide» au Xinjiang autour de la situation des Ouighours, ils ont en parallèle monté leurs importations de cette région depuis janvier de 113%.
Sputnik

Malgré les interdictions et les sanctions américaines contre plusieurs entreprises chinoises, les exportations directes du Xinjiang vers les États-Unis ont plus que doublé au cours du premier trimestre 2021, indique le South Morning China Post. Les exportations de la plus grande région de Chine ont augmenté de 113% vers les USA durant ces trois mois par rapport à la même période en 2020, pour atteindre 64,4 millions de dollars, selon les chiffres des douanes chinoises. Et si cette hausse pourrait être simplement due au recul de nombreux secteurs dans le monde en raison de la pandémie, les exportations du Xinjiang ont marqué une augmentation de 46,5%, même par rapport au premier trimestre 2019.

Le secteur principal du Xinjiang est l’industrie du coton mais la production de celui-ci a été exclue des marchés américains en raison d'allégations de recours au travail forcé.

Or, les produits en coton sont pratiquement absents de la liste des exportations vers les États-Unis au premier trimestre, affirme le journal. Les principaux envois à l’étranger du Xinjiang ont été des composés hétérocycliques –utilisés dans l’industrie pharmaceutique dans les médicaments anticancéreux-, ainsi que les acides aminés.

Avis d’experts

Ce qui pourrait faire penser à une prochaine adoption d’une interdiction plus large des produits du Xinjiang aux États-Unis, ont indiqué au South Morning China Post des avocats du cabinet américain Faegre Baker Daniels.

Il se peut que «toutes les marchandises fabriquées et/ou produites au Xinjiang soient interdites à l'importation à moins que [le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis] ne détermine que l'importateur officiel s'est entièrement conformé aux directives encore écrites sur le travail forcé», selon eux.

«L'ampleur des livraisons [dans l'ensemble, ndlr] est si faible que cela pourrait refléter quelque chose comme des livraisons directes […] ou des importations privées plutôt que l'activité des entreprises», estime de son côté Chris Rogers, analyste des chaînes d'approvisionnement chez Panjiva, société de données sur le commerce.

Pourtant, de nombreux groupes américains semblent avoir encore de solides relations avec des sociétés chinoises établies dans cette région.

«À mesure que les tensions s'accroissent au Xinjiang et que les restrictions commerciales se multiplient, de nombreux clients basés aux États-Unis auront du mal à "dé-Xinjiangiser" leurs chaînes d'approvisionnement», a affirmé Nick Marro, responsable du commerce mondial à l'Economist Intelligence Unit.

Les exportations globales du Xinjiang ont augmenté de 33,75% au premier trimestre par rapport à l'année précédente –le Kazakhstan voisin représentant plus de la moitié des livraisons-, tandis que les importations ont chuté de 33% par rapport au premier trimestre de l'année dernière.

L’Union européenne ayant décidé de décréter des sanctions contre la Chine, les premières depuis l'embargo sur les armes en 1989 à la suite des manifestations sur la place Tiananmen, les livraisons au Xinjiang en provenance d'Allemagne ont diminué de 74% au premier trimestre par rapport aux chiffres d'avant la pandémie.

Entretemps, la Finlande est restée le troisième fournisseur du Xinjiang au cours de la période janvier-mars. Le South China Morning Post rappelle que sa précédente enquête avait révélé l'implication d’entreprises finlandaises dans l'industrie de la viscose au Xinjiang.

La question des Ouïghours

À peine arrivée au pouvoir, la nouvelle administration américaine a confirmé le 9 mars, par la voix du porte-parole du département d’État, Ned Price, qu’elle voulait maintenir la désignation adoptée à l’encontre de la Chine qui a commis, selon Washington, un «génocide» et un «crime contre l’humanité» dans son traitement des minorités du Xinjiang, en premier lieu des Ouïghours.

Dans un rapport, le Newline Institute For Strategy and Policy affirme notamment que «les programmes de travail forcé» laissent les enfants privés de leurs deux parents et que ceux-ci grandissent sans eux dans «un vaste réseau» d’orphelinats et d’internats. Il indique également que les Ouïghours font l’objet d’une campagne de prévention des naissances, «d’exploitations» et de «traitements cruels» visant à «endoctriner et "laver" les cerveaux» et que les documents relatifs à ce sujet prévoient d’«accélérer la construction» de camps tout en maintenant un «strict secret» sur ces informations.

En conclusion, le rapport affirme que «la Chine est responsable de génocide contre les Ouïghours» et qu’elle viole la Convention sur le génocide.

 

 

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