«On est dans un état de sidération»: réouverture éventuelle des terrasses, une lueur d’espoir pour les Parisiens - vidéo

Alors que la date du 15 mai est évoquée pour la réouverture des terrasses des restaurants et des lieux de culture, les Parisiens restent dubitatifs quant à cette possibilité. En cause? La crainte que l’évolution de l’épidémie de Covid-19 ne permette pas de tenir ce calendrier. Sputnik est allé à leur rencontre.
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La France va-t-elle retrouver des airs de normalité? Après plusieurs mois de fermetures, «certains lieux de culture» et les terrasses de «certains restaurants» pourront rouvrir «à partir de la mi-mai» a indiqué Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, à la sortie du Conseil des ministres, ce mercredi 21 avril. Un engagement qui avait d’ailleurs été pris par Emmanuel Macron lors de son allocution du 31 mars dernier.

Baisse des contaminations

Si le Président souhaite tenir son calendrier de déconfinement et affiche un optimisme à toute épreuve, pour certains épidémiologistes comme Dominique Costagliola, directrice de recherches à l’Inserm, «on n’est pas dans une situation qui permet d’espérer une embellie proche». En effet, elle a souligné que les contaminations restent à un niveau élevé, avec «plus de 30.000 [nouveaux cas] par jour». Aucun signe qui jouerait donc en faveur d’un desserrement des mesures sanitaires selon la spécialiste. Le gouvernement peut-il alors réellement tenir sa promesse?

Interrogés par Sputnik, plusieurs Parisiens restent dubitatifs. Et pour cause, ils savent bien que, compte tenu de l’évolution de l’épidémie, rouvrir les terrasses mi-mai pourrait être prématuré. Malgré les incertitudes sanitaires, ils réclament un retour à la vie normale. Et ce le plus vite possible, sous peine de «péter un câble».

«Cela devient compliqué d’assimiler tout ça. On est dans un état de sidération, on se raccroche, on y croit […] On a besoin un petit peu de retrouver notre essence et notre fonctionnement», nous confie une Parisienne.

Pourtant, Olivier Véran, ministre de la Santé, se félicitait le 19 avril: «Depuis cinq jours, nous amorçons une décroissance de l'épidémie.» Une accalmie également constatée par Guillaume Rozier, le fondateur de CovidTracker. L’ingénieur spécialisé en science des données a néanmoins concédé sur France Info qu’il est «très difficile d’analyser cette baisse». Notamment parce que, depuis fin mars, les Français se font moins dépister. 

Du côté des restaurateurs, cependant, l’espoir renaît. Stéphane Manigold est le porte-parole du collectif «Restons ouverts». Il s’est réjoui de la «bonne nouvelle» sur BFM TV: «Nous allons pouvoir accueillir nos clients en terrasse et, en théorie, quinze jours après on pourra rouvrir l'intérieur de nos établissements

«Après tout dépend si [cette réouverture] sera accompagnée ou pas du couvre-feu, et à quelle heure, parce qu’un couvre-feu maintenu à 19h, c’est quasiment impossible à tenir», prévient le patron d’un restaurant situé dans le XVIIe arrondissement de Paris au micro de Sputnik.

Toutefois, un point reste à définir. Pour les membres les plus prudents du gouvernement, il faudrait reculer le couvre-feu d’une heure au maximum en métropole, soit 20h, tandis que les partisans de la réouverture plaident pour 23h.

«Carnet vaccinal» intégré dans l’appli TousAntiCovid, «une atteinte à la vie privée»?
Reste plusieurs inconnues: à savoir la question du protocole sanitaire à appliquer, ou encore si l’exécutif conditionnera cette réouverture des terrasses à l’utilisation d’un passe sanitaire avec QR code, via l’application mobile Tous anti-Covid.

Le calendrier du déconfinement devrait être précisé jeudi 22 avril, lors d’une conférence de presse. Par ailleurs, le chef de l’État devrait également s’exprimer, au début du mois de mai pour entériner, ou non, cette ébauche d’un retour à la normale.

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