Moscou commente «les changements tectoniques dans le domaine de la sécurité européenne»

Washington ayant évoqué dans un rapport les accords sur le contrôle des armements, le ministère russe des Affaires étrangères a constaté que les États-Unis ne soufflaient mot de leur activité dans ce domaine, tout en rapprochant les infrastructures de l’Otan des frontières russes et en accusant Moscou de violer des engagements dans ce domaine.
Sputnik

Les États-Unis passent sous silence leurs propres projets de déploiement de nouveaux armements nucléaires, ainsi que le rapprochement d’infrastructures militaires stratégiques de l'Otan des frontières russes, a déclaré ce mercredi le ministère russe des Affaires étrangères, commentant le rapport publié le 15 avril par le département d'État américain sur le respect et l’application des accords et engagements dans le domaine du contrôle des armements, la non-prolifération et le désarmement.

«L’approche du problème des armes nucléaires non stratégiques semble être très cynique. Une analyse sérieuse de la situation dans ce domaine est remplacée par des tentatives pour accuser la Russie -dont toutes les armes nucléaires non stratégiques sont gardées non déployées sur son territoire- de déroger aux initiatives nucléaires présidentielles de 1991-1992 qui n’ont pas de caractère contraignant», indique le ministère dans un commentaire.

Et Washington «se permet de faire de telles observations alors que les démarches des États-Unis et de leurs alliés dans l’entraînement à l’emploi d’armes nucléaires non stratégiques américaines en Europe dans le cadre des ˝missions nucléaires communes˝ de l’Otan sont directement contraires aux exigences juridiquement contraignantes de la pierre angulaire de l'architecture du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)», ajoute-t-il.

«Dans le même temps, les changements tectoniques dans le domaine de la sécurité européenne, causés par le rapprochement des infrastructures militaires et stratégiques de l'Otan des frontières russes, ainsi que les projets des États-Unis de déployer de nouvelles armes nucléaires, en contradiction avec les initiatives présidentielles mentionnées ci-dessus, sont passés sous silence», poursuit la diplomatie russe.

Traité Ciel ouvert

Laquelle évoque également les «accusations stéréotypées» de violation du traité Ciel ouvert par la Russie, qui sont «destinées uniquement» à couvrir les actions destructrices de Washington.

«Nous avons donné des réponses exhaustives à tous les griefs et nous estimons superflu de les commenter alors que les États-Unis se sont retirés du traité», souligne le ministère des Affaires étrangères.

«Nous ne faisons plus attention à ces élucubrations non étayées des États-Unis. Le rapport du département d'État n’a rien à voir avec les objectifs réels du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération et c’est comme ça qu’il faut le considérer», fait encore remarquer l’administration russe pour conclure.

La présence de Washington au sein du traité Ciel ouvert, permettant aux pays signataires d’effectuer des vols d’observation au-dessus de leurs territoires respectifs, a pris officiellement fin le 22 novembre.

Nouveaux armements russes

Lors de son discours annuel devant l'Assemblée fédérale, Vladimir Poutine a évoqué ce mercredi 21 avril la modernisation des armements russes, affirmant que la part d’armes et équipements militaires modernes atteindrait cette année plus de 88% dans la triade nucléaire russe (aviation stratégique, missiles balistiques intercontinentaux et porte-missiles sous-marins nucléaires). Il a rappelé que les systèmes hypersoniques Avangard et laser Peresvet étaient en service, que les travaux étaient poursuivis dans le domaine d'autres systèmes de combat sophistiqués, et que le premier régiment entièrement équipé de missiles balistiques Sarmat serait opérationnel à la fin de l’année prochaine.

Dans le même temps, le Président russe a déclaré que Moscou exhortait ses partenaires à examiner les questions liées aux armes stratégiques et à la stabilité mondiale, rappelant que la Russie avait «beaucoup fait» pour la stabilisation de la situation en Syrie et l’établissement d’un dialogue politique en Libye.

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