Le gouvernement pakistanais va demander un vote au Parlement mardi pour expulser Marc Baréty, l'ambassadeur de France, après les violentes manifestations anti-françaises dans le pays, a déclaré le ministère de l'Intérieur.
Cette expulsion est l'une des principales requêtes du mouvement islamiste Tehrik-i-Labaik (TLP), à l'origine des manifestations accusant la France de blasphème contre l'islam en raison de la publication de caricatures de Mahomet.
Ce parti islamiste radical a été interdit la semaine dernière par le gouvernement pakistanais dans le sillage de violents rassemblements organisés par ses membres à travers le pays pour bloquer les voies ferrées, les autoroutes et les principaux accès aux grandes villes.
Manifestations anti-françaises
Ces manifestations visaient à réclamer la libération du chef du TLP, Saad Hussain Rizvi, âgé de 26 ans, arrêté alors qu'il planifiait une nouvelle campagne de mobilisation anti-française pour faire pression sur le gouvernement et inciter le Premier ministre Imran Khan à agir.
Le gouvernement pakistanais a annoncé lundi que le TLP, avec lequel il est entré en négociations, avait libéré onze policiers qu'il retenait en otages.
Au-delà de l'expulsion de l'ambassadeur, le TLP réclame également la libération de son chef et des centaines de personnes arrêtées lors des manifestations, la levée de son interdiction et la démission du ministre de l'Intérieur.
Dans une allocution télévisée lundi soir, le Premier ministre a prévenu qu'une expulsion du diplomate français risquait d'être lourde de conséquences, alors que la moitié des exportations du pays vont à l'Union européenne.