Trois mois après avoir quitté le poste de Président et alors que Moscou et Washington connaissent une nouvelle montée des tensions, Donald Trump est revenu sur ses relations avec Vladimir Poutine dans une interview télévisée accordée à la chaîne de télévision Fox News.
«Je m'entendais très bien avec le Président Poutine, je l'aimais bien, il m'aimait bien. C'est une bonne chose, pas une mauvaise chose», estime le 45e Président des États-Unis qui confie que ses assistants lors de la campagne de 2016 l’ont interrogé à plusieurs reprises sur ses éventuels liens avec la Russie et qu’il a toujours rejeté toute relation avec Moscou.
Les fraudes relatives à la prétendue ingérence russe dans les élections ont anéanti «toute possibilité de négocier avec la Russie», regrette Donald Trump.
S'entendre avec la Russie
«S'entendre avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose», juge-t-il.
Une phrase que l’ancien Président a d’ailleurs répétée durant certaines de ses interviews et conférences de presse données durant sa présidence. C’était notamment le cas en 2017: «Ce n’est pas terrible. C’est bien», avait-il alors déclaré à la presse à la Maison-Blanche. «Vous avez eu beaucoup de Présidents qui n'ont pas adopté cette politique. Regardez où nous en sommes», puis en 2018 en prévision de sa rencontre avec le Président russe à Helsinki, lorsqu’il a répété cette même phrase.
En janvier 2019, il a notamment tweeté: «J'ai été BEAUCOUP plus dur envers la Russie qu'Obama, Bush ou Clinton. Peut-être plus dur que n'importe quel autre Président. En même temps, et comme je l'ai souvent dit, s'entendre avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise. J'espère bien qu'un jour nous aurons à nouveau de bonnes relations avec la Russie!», déclaration désormais inaccessible, son compte étant suspendu.
Des pays riches, mais négligés
Dans son entretien à Fox News, outre la Russie, M.Trump cite d’autres pays avec lesquels Washington aurait pu nouer une relation avantageuse, comme la Chine et la Corée du Nord.
«Nous aurions pu gagner beaucoup d’argent en coopérant économiquement avec la Russie, la Chine ou la Corée du Nord qui ont de riches ressources naturelles», assure l’ex-Président républicain.
Des relations en chute libre
Les rapports russo-américains n’ont cessé de se dégrader depuis la présidence de Barack Obama, en particulier depuis la crise en Ukraine. L’arrivée au pouvoir en 2016 de Donald Trump, accusé par ses opposants de sympathiser avec la Russie, laissait espérer une amélioration des relations bilatérales, mais elles n’ont cessé de se dégrader. Bien qu’oralement Donald Trump ait réitéré son désir de coopérer avec Vladimir Poutine, rien n’a été fait réellement.
Une détérioration des relations qui semble s’être accélérée avec l’arrivée à la Maison-Blanche du Président démocrate Joe Biden. En effet, l’administration américaine vient d’imposer de nouvelles sanctions financières antirusses. Elle a également annoncé mi-avril l'expulsion de dix diplomates russes. Par ailleurs, le Trésor a sanctionné 32 entités et personnes accusées d'avoir tenté «d'influencer l'élection présidentielle de 2020 aux États-Unis», selon la Maison-Blanche.
En mars, l’ambassadeur russe à Washington avait même été convoqué à Moscou pour consultations après que Joe Biden a déclaré dans une interview que Vladimir Poutine «payera le prix» de l’ingérence russe dans les élections américaines et répondu par l’affirmative à la question de savoir s’il considérait le Président russe comme un «tueur».